Pompes à chaleur : une énergie renouvelable made in France

Pompes à chaleur PAC

Alternatives aux énergies fossiles, les pompes à chaleur (PAC) gagnent en popularité depuis plusieurs années en France. Malgré la diminution du prix du pétrole et l’essor d’énergies renouvelables concurrentes, le secteur est toujours promis à un bel avenir. Compatibles avec les autres sources d’énergie, les PAC disposent d’un atout de taille : celles-ci sont fabriquées en France, contrairement aux panneaux solaires et aux éoliennes.

Avec 20 sites de production, 2,8 milliards d’euros de chiffres d’affaires en 2017 et près de 3 millions d’appareils installés en France, le marché des pompes à chaleur (PAC) pèse de plus en plus lourd dans le secteur du bâtiment, tant dans le neuf que dans la rénovation. À la fin des années 2000, un coût du baril supérieur à 100 dollars avait en effet incité nombre de ménages à s’équiper de solutions de chauffage plus économiques, fonctionnant à l’électricité.

Dix ans plus tard, l’effondrement du prix du pétrole et le durcissement de la réglementation thermique à l’encontre des énergies secondaires comme l’électricité n’ont pas suffi à freiner l’appétence des foyers français pour les PAC. Et pour cause : avec des systèmes de fonctionnement adaptés aux besoins (air-air, air-eau, sol/air, hybrides, réversibles, etc.), une centaine de marques et près de 3 000 modèles proposés à la vente, la France est le premier pays européen dans ce secteur, qui permet d’économiser 6 millions de tonnes de CO2 par an, selon l’AFPAC (Association française des pompes à chaleur).

Efficacité et pluralité énergétique

Selon Thierry Nille, président de l’AFPAC, qui table sur une croissance du marché de 10 à 15 % par an, « un peu plus de 16 millions de PAC seront installées d’ici 2050, ce qui permettrait d’éviter l’émission de 16,8 millions de tonnes de CO2 ». Celui-ci évalue, en outre, le retour sur investissement d’une installation entre cinq et sept ans, et même à deux ans pour celles éligibles au crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) de 30 %.

Mais l’intérêt des utilisateurs ne se limite pas aux économies réalisées à court et moyen terme. « Le retour sur investissement n’est pas l’unique motif qui pousse les particuliers à se tourner vers nos produits, ajoute Thierry Nille. Parmi nos clients, nombreux sont ceux qui se préoccupent par exemple de savoir à quelle classe énergétique ils appartiennent ; d’autres sont aussi soucieux de consommer davantage d’énergies renouvelables. »

Une fabrication made in France

Dans un marché de l’énergie particulièrement concurrentiel, les PAC tirent leur épingle du jeu, grâce notamment à un argument de plus en plus convaincant : le made in France. Avec à leur disposition des composants (évaporateurs, compresseurs, condenseurs, etc.) produits dans des usines françaises, les 7 000 entreprises labellisées QualiPAC proposent des installations made in France à des prix compétitifs, et accompagnées d’un service après-vente fiable. À l’inverse, les fournisseurs d’installations 100 % renouvelables commercialisent des produits qui sont pour la plupart fabriqués à l’étranger. Dans le secteur éolien, l’importation des turbines et des composants s’élevait ainsi à 685 millions d’euros en 2015, principalement en provenance de Chine et d’Allemagne.

Dans le secteur solaire, la fabrication de panneaux photovoltaïques pose problème depuis les échecs de Total Energie et Bosch d’implanter des usines de production en France. Malgré les mesures anti-dumping de Bruxelles, la délocalisation dans l’Empire du Milieu demeure importante, les sociétés chinoises tentant même régulièrement de contourner les règlements européens. « Très peu d’entreprises européennes de panneaux solaires ont survécu à la concurrence étrangère », reconnaît Xavier Daval, président de la branche solaire du syndicat des énergies renouvelables (SER-Soler). L’extraction du silicium et des autres métaux rares, indispensables pour la fabrication des panneaux, nuit également à l’image du solaire qui, pour accélérer la transition énergétique des pays développés, nécessite de saccager le sous-sol et la surface de pays en développement… Autant de reproches qu’on ne peut pas faire aux PAC.

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