EN BREF
  • 🔍 Les chercheurs ont utilisé des techniques de rayons X avancées pour observer les nanoparticules de cuivre en action.
  • 🧪 Deux processus de dégradation, la migration et la maturation d’Ostwald, ont été identifiés comme responsables de la perte d’efficacité des catalyseurs.
  • 🔬 Des stratégies de protection, comme des revêtements de molécules organiques, sont en cours d’exploration pour améliorer la durabilité des catalyseurs.
  • 🌍 Ces découvertes pourraient significativement améliorer la production de carburants durables à partir du CO2, contribuant à la lutte contre le changement climatique.

Les récentes avancées scientifiques dans le domaine de la conversion du dioxyde de carbone en carburant ont suscité un intérêt considérable. Des chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory et du SLAC National Accelerator Laboratory ont mis en lumière des facteurs clés limitant l’efficacité des catalyseurs en cuivre, éléments cruciaux dans la photosynthèse artificielle. Grâce à des techniques de rayons X avancées, ils ont pu observer les nanoparticules de cuivre en action, révélant des processus de dégradation jusque-là mystérieux. Ces découvertes pourraient accélérer la production d’éthanol et d’éthylène en aidant à concevoir des systèmes de catalyseurs plus stables pour la conversion du CO2.

Comprendre la dégradation des catalyseurs

Depuis des décennies, la réaction de réduction électrochimique du CO2 (CO2RR) est étudiée pour transformer le dioxyde de carbone et l’eau en carburants et produits chimiques utiles. Dans les années 1980, on a découvert que le cuivre est un excellent catalyseur, capable de produire des substances comme l’éthanol et l’éthylène. Cela s’explique par la présence de sites actifs où les réactions chimiques se produisent, les électrons du cuivre interagissant avec le CO2 et l’eau pour créer de nouveaux composés. Cependant, le cuivre perd rapidement son efficacité au cours du processus CO2RR, un phénomène qui restait inexpliqué jusqu’à présent.

La nouvelle étude menée par le Lawrence Berkeley National Laboratory et le SLAC National Accelerator Laboratory a apporté des réponses. Grâce à des techniques d’imagerie par rayons X avancées, les chercheurs ont pu observer les nanoparticules de cuivre en action pendant la réaction. Ils ont découvert deux processus responsables de la dégradation du catalyseur : la migration et la coalescence des particules, ainsi que la croissance des particules par absorption des plus petites, connue sous le nom de maturation d’Ostwald.

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Amélioration de la durée de vie des catalyseurs pour les carburants

Dans cette étude, les scientifiques ont utilisé la diffusion des rayons X à petit angle (SAXS) pour observer comment les nanoparticules d’oxyde de cuivre évoluent pendant la CO2RR. Ils ont testé des particules de cuivre de 7 nanomètres dans une cellule électrochimique spécialement conçue, remplie d’une solution aqueuse, et appliqué différentes tensions pour voir comment les particules se comportaient. Lors de la première heure de réaction, ils ont observé que dans les 12 premières minutes, les particules se déplaçaient et se regroupaient principalement, un phénomène appelé migration et coalescence des particules.

Après cela, le processus de maturation d’Ostwald a pris le relais, où les petites particules se décomposaient et leur matière était redéposée sur les plus grandes. Des mesures supplémentaires utilisant la spectroscopie d’absorption des rayons X ont montré que les particules d’oxyde de cuivre se transformaient d’abord en cuivre pur avant de changer de forme et de taille. Ces résultats suggèrent diverses stratégies d’atténuation pour protéger les catalyseurs en fonction des conditions de fonctionnement souhaitées.

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Stratégies de protection des catalyseurs

Les chercheurs ont utilisé de puissants microscopes électroniques au Molecular Foundry de Berkeley Lab pour confirmer le phénomène observé : les particules de cuivre fusionnaient en amas plus grands pendant la réaction. Ces résultats suggèrent des stratégies d’atténuation pour protéger les catalyseurs, selon les conditions de fonctionnement souhaitées, telles que l’amélioration des matériaux de support pour limiter la migration et la coalescence des particules, ou des stratégies d’alliage et de revêtements physiques pour ralentir la dissolution et réduire la maturation d’Ostwald.

À l’avenir, l’équipe prévoit d’explorer des stratégies de protection, y compris des revêtements de molécules organiques développés avec le groupe LiSA de Caltech, pour orienter les réactions de CO2RR vers la production de carburants et de produits chimiques spécifiques. Les détails de cette recherche ont été publiés dans le Journal of the American Chemical Society, soulignant l’importance de ces découvertes pour l’avenir des technologies de conversion du CO2.

Impact potentiel sur la production de carburants

Les implications de ces découvertes sont vastes et promettent d’améliorer significativement la production de carburants à partir du dioxyde de carbone. En comprenant mieux les mécanismes de dégradation des catalyseurs en cuivre, les scientifiques peuvent désormais concevoir des systèmes plus durables et efficaces. Cela pourrait non seulement réduire les coûts de production de carburants écologiques, mais aussi contribuer à diminuer les émissions de CO2, un objectif crucial dans la lutte contre le changement climatique.

Avec ces avancées, la question demeure : comment ces nouvelles stratégies de stabilisation des catalyseurs seront-elles intégrées dans les technologies industrielles existantes pour maximiser leur impact environnemental et économique ?

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Gaspard Roux, journaliste passionné par l’écologie et les enjeux du monde de demain, met son expertise au service d’Enviro2B.com. Diplômé d’une école de journalisme à Marseille, il s’attache à rendre accessibles les grandes thématiques environnementales : durabilité, transition écologique, innovations vertes, ou encore adaptation climatique. Installé dans la cité phocéenne, Gaspard conjugue son engagement pour la planète avec une curiosité insatiable pour les solutions concrètes qui bâtissent un avenir plus responsable. Contact : [email protected]

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