EN BREF
  • 🐭 Invasion de rongeurs : Hinkley Point C est confronté à une infestation de rats qui menace la sécurité et l’hygiène sur le site.
  • Impact sur la construction : La présence des rongeurs pourrait retarder le projet de cette centrale nucléaire majeure, essentielle pour les besoins énergétiques du Royaume-Uni.
  • Comparaison internationale : Les incidents passés, comme celui de Fukushima, montrent que les rongeurs peuvent causer des problèmes dans les environnements nucléaires sécurisés.
  • Mesures en cours : EDF et ses partenaires mettent en place des stratégies de contrôle renforcées pour gérer cette situation et protéger les travailleurs.

Le projet de construction de la centrale nucléaire de Hinkley Point C au Royaume-Uni, bien qu’il soit l’un des plus surveillés et réglementés au monde, rencontre un obstacle inattendu : une invasion de rongeurs. Cette situation pourrait sembler anecdotique, mais elle soulève des préoccupations sérieuses en matière de sécurité et d’hygiène. Les syndicats et les travailleurs sur le site ont exprimé leurs inquiétudes quant à la présence de ces rongeurs, qui pourrait affecter les conditions de travail et la progression de ce projet majeur. Alors que le Royaume-Uni mise sur cette centrale pour répondre à une partie significative de ses besoins énergétiques, cette situation rappelle que même les projets les plus ambitieux dépendent de détails qui peuvent sembler insignifiants.

Pourquoi une prolifération de rongeurs est préoccupante sur un site nucléaire

Bien que Hinkley Point C ne contienne pas encore de matériaux radioactifs, la présence incontrôlée de rongeurs pose plusieurs risques. Les syndicats soulignent que ces animaux peuvent compromettre la sécurité et l’hygiène alimentaires, et potentiellement endommager les câbles ou les isolations temporaires. L’épisode offre également une nouvelle opportunité aux critiques de l’énergie nucléaire de remettre en question la sécurité de cette technologie. La centrale, avec ses deux réacteurs européens de 1,63 GW, est un élément central du plan du Royaume-Uni pour fournir 7 % de son électricité nationale en énergie bas-carbone.

Le coût du projet a explosé, passant de 18 milliards de livres sterling (environ 24,01 milliards d’euros) à plus de 32 milliards de livres sterling (environ 42,68 milliards d’euros), en partie à cause de la pandémie de COVID-19, des pénuries de la chaîne d’approvisionnement et des conflits de travail. Ces défis, combinés à la présence des rongeurs, mettent en péril le calendrier de livraison déjà tendu de la centrale.

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Des rats de Fukushima au Somerset : des rongeurs et des réacteurs

Les rongeurs ne sont généralement pas associés aux environnements nucléaires sécurisés, mais ils ont déjà causé des problèmes par le passé. En 2013, un rat de 15 centimètres aurait court-circuité un tableau de commande à la centrale japonaise de Fukushima Daiichi, arrêtant le refroidissement de la piscine de combustible usé pendant 30 heures. Aux États-Unis, le Département de l’énergie a récemment démenti certains mythes, affirmant que les incidents de ce type sont rares et que « l’industrie nucléaire est l’une des plus sûres pour travailler et vivre à proximité ».

Les régulateurs de sécurité et les ingénieurs soulignent que les centrales modernes fonctionnent sous des règles internationales strictes et disposent de systèmes de confinement redondants. Pourtant, l’opinion publique reste marquée par les traumatismes de Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima. Le projet britannique visant à atteindre jusqu’à 24 GW de capacité nucléaire d’ici 2050 repose sur la dissipation de ces craintes, le lancement de petits réacteurs modulaires Rolls-Royce et l’achèvement à temps de Hinkley Point C. La nouvelle des « rats nucléaires » nuit donc à la perception publique de ce projet.

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Quelles mesures EDF doit-elle prendre maintenant ?

Des entreprises spécialisées dans le contrôle des nuisibles ont installé des stations d’appât et scellé des conduits de déchets autour du site de 174 hectares ; des audits d’hygiène des cantines sont en cours. Le syndicat Unite prévoit de suivre les progrès chaque semaine. Les agents de santé environnementale pourraient ordonner des fermetures partielles si le problème n’est pas contenu, aggravant ainsi les risques de retard du calendrier.

Les experts soulignent que les mégasites génèrent des montagnes d’emballages, de déchets alimentaires et de chutes de bois qui peuvent attirer la faune si elles ne sont pas éliminées quotidiennement. « La gestion des rongeurs doit être intégrée à la logistique, et non traitée comme une simple réflexion après coup », déclare Paul Sheffield, consultant en construction et ancien PDG de Kier Group. Avec un effectif qui devrait atteindre plus de 15 000 personnes dans les deux prochaines années, Hinkley Point C mettra à l’épreuve la capacité des infrastructures d’énergie verte à se développer rapidement sans compromettre le bien-être de base sur le site.

Les défis futurs d’EDF face à une situation inédite

Avec l’augmentation prévue de la main-d’œuvre au cours des prochaines années, EDF devra redoubler d’efforts pour assurer un environnement de travail sûr et hygiénique. La société affirme que la construction est toujours « sur la bonne voie » pour produire de l’électricité initiale au cours de la prochaine décennie. Cependant, la course pour maîtriser les résidents non désirés de Somerset pourrait s’avérer presque aussi exigeante que celle pour maîtriser le budget croissant du projet.

Les défis que pose cette situation soulignent l’importance d’une gestion proactive et intégrée des risques dans des projets de cette envergure. Quelles leçons les futurs projets de construction nucléaire peuvent-ils tirer de cette expérience pour éviter des problèmes similaires ?

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Karen Garcia, journaliste expérimentée avec près de dix ans dans le secteur, allie une solide expertise technique à une véritable passion pour l’écriture. Diplômée de l’ESJ Paris, elle excelle dans la vulgarisation de sujets complexes liés à l’environnement, aux énergies renouvelables ou encore aux technologies vertes. Son intérêt marqué pour l’écologie et les innovations durables enrichit ses articles d’une perspective analytique et accessible à tous. Contact : [email protected]

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