EN BREF
  • 🔬 Le réacteur VVER-S de Rosatom utilise un contrôle spectral pour optimiser l’usage du combustible nucléaire.
  • ♻️ Le combustible MOX permet de réutiliser des déchets nucléaires, réduisant ainsi le gaspillage et l’empreinte environnementale.
  • La stratégie Nucléaire 2050 de la Russie vise à établir un cycle du combustible fermé et à diminuer l’utilisation d’uranium naturel.
  • Le marché mondial du combustible nucléaire, évalué à 9,2 milliards d’euros, est en pleine expansion grâce aux innovations technologiques.

En ce début d’année 2025, le secteur nucléaire connaît une transformation significative, alimentée par la croissance incessante de la demande énergétique mondiale. La Russie, avec sa société Rosatom, se positionne à l’avant-garde de l’innovation nucléaire grâce au réacteur VVER-S. Cette avancée technologique s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à révolutionner le paysage énergétique tout en répondant aux défis environnementaux pressants tels que l’optimisation de l’efficacité des réacteurs et la gestion des déchets radioactifs.

Le VVER-S : une réponse innovante aux défis nucléaires

Le réacteur VVER-S, développé par Rosatom, marque une étape cruciale dans l’évolution de l’énergie nucléaire. Avec une puissance de 600 MW, il se distingue par l’utilisation du combustible MOX, qui adresse efficacement les problématiques de l’optimisation du combustible et de la réduction des déchets. Le contrôle spectral, une technique innovante, ajuste le rapport entre l’eau et l’uranium, transformant ainsi l’uranium-238 en plutonium utilisable. Cette méthode assure une meilleure utilisation des ressources et diminue la dépendance aux combustibles frais.

Les tests réalisés sur le site de BFS-1 en Russie confirment les performances prometteuses du VVER-S. En valorisant les déchets nucléaires via le MOX, ce réacteur pourrait potentiellement réduire de moitié l’utilisation d’uranium naturel, offrant ainsi une économie substantielle sur l’ensemble de son cycle de vie. Cette innovation positionne la Russie en tant que leader dans la gestion responsable des ressources nucléaires.

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Le combustible MOX : une solution durable

Le MOX, ou mélange d’oxydes, est composé de 8,5 % de plutonium et 91,5 % d’uranium appauvri. Ce combustible permet de réutiliser des matériaux considérés comme des déchets, offrant une solution durable pour optimiser l’efficacité énergétique des réacteurs. En diminuant la consommation d’uranium naturel, le MOX contribue significativement à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie nucléaire.

Rosatom estime que l’adoption du MOX dans les réacteurs VVER-S pourrait transformer le paysage énergétique mondial. Cette innovation s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire les coûts et à améliorer la durabilité énergétique. En inspirant potentiellement d’autres nations, le MOX pourrait ouvrir la voie à une gestion plus responsable des ressources nucléaires, alignée sur des objectifs de développement durable.

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Stratégie nucléaire 2050 : une vision à long terme

La stratégie Nucléaire 2050 de la Russie a pour ambition de refaçonner le secteur énergétique en atteignant des objectifs clés, tels que la réduction de la consommation d’uranium naturel et l’établissement d’un cycle du combustible fermé. Cette vision repose sur l’innovation continue et l’adoption de technologies avancées, avec les premiers réacteurs VVER-S attendus à Kola 2 d’ici 2035. Ce projet démontre l’engagement de la Russie à investir dans des solutions énergétiques durables et innovantes.

En assurant flexibilité de production et réduction des coûts de construction, cette stratégie pourrait redéfinir les normes de l’industrie nucléaire mondiale. Avec des objectifs clairs et des investissements soutenus, la stratégie Nucléaire 2050 pourrait bien inaugurer une nouvelle ère pour l’énergie nucléaire, marquée par une transition vers des énergies plus propres et responsables.

Le marché mondial du combustible nucléaire

Le marché mondial du combustible nucléaire, évalué à environ 9,2 milliards d’euros par an, est en pleine expansion. Il est alimenté par une consommation de 62 000 tonnes d’uranium naturel et plus de 410 réacteurs opérationnels générant près de 2 900 TWh d’électricité. L’Asie, en particulier, voit une demande croissante, stimulant le développement de nouveaux réacteurs.

Des acteurs majeurs tels que Framatome, Westinghouse, TVEL et Orano rivalisent d’innovation, développant des combustibles avancés comme les ATF pour améliorer la sécurité et la performance des centrales. Avec l’essor des technologies avancées, le marché du combustible nucléaire continue d’évoluer, offrant de nouvelles opportunités d’innovation.

Acteur Innovations clés
Framatome Combustible U-Mo à haute densité, ATF
Westinghouse Combustibles résistants aux accidents
TVEL Optimisation du cycle de combustible

Face aux changements rapides du secteur énergétique, une question persiste : comment les innovations nucléaires actuelles et futures façonneront-elles notre avenir énergétique, tout en répondant aux exigences de durabilité et de sécurité ?

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Lynda Fournier, journaliste expérimentée avec plus de dix ans de carrière, est diplômée de Paris-Sorbonne et spécialisée en Search Marketing. Engagée sur les thématiques environnementales, elle sait capter l’attention des lecteurs avec clarté, rigueur et sens de la pédagogie. Contact : [email protected]

36 commentaires
  1. D’où proviennent les sources?
    Car la France adapte ses centrales pour faire du MOX depuis des années (en avance sur la Russie ?? )
    Site IRSN :

    ​Le combustible nucléaire dit MOX (pour Mélange d’OXyde de plutonium et d’OXyde d’uranium) permet de recycler une partie des matières nucléaires issues du traitement des combustibles à Uranium Naturel Enrichi (UNE) à l’issue de leur utilisation dans les réacteurs électronucléaires. Le recours aux combustibles MOX a débuté en 1987.

    Actuellement, 22 réacteurs de 900 MWe sont autorisés à recevoir du combustible MOX et une extension à 24 réacteurs de 900 MWe est prévue. Depuis 1987, environ 3 000 assemblages MOX ont été chargés en réacteur (la plupart après 1997), ce qui correspond au recyclage d’environ 80 tonnes de plutonium et représente une économie d’environ 8 000 tonnes d’uranium naturel.

    Actuellement, pour les réacteurs d’EDF, la consommation annuelle d’uranium naturel est de l’ordre de 8 400 tonnes et celle de combustibles MOX de 120 tonnes, soit une économie annuelle d’environ 900 t d’uranium naturel.

  2. Christophe_illusionniste le

    J’espère que la France pourra collaborer avec la Russie pour améliorer notre propre secteur nucléaire.

    • C’est un gag ou quoi cet article ? Ça fait 30 ou 40 ans que la France utilise le combustible MOX dans les réacteurs d’EDF et probablement chez ses autres clients. Effectivement, cela ferme le cycle du combustible et permet des économies substantielles en Uranium naturel. Je ne vois pas trop l’innovation si ce n’est une mise à niveau des Russes,… à confirmer.

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