La qualité de l’air devrait s’améliorer en Europe mais…

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le réchauffement climatique pourrait tout remettre en question. C’est le bilan d’une étude qui vient d’être publiée et qui montre que les pays du monde entier doivent redoubler d’efforts pour que, réellement, l’air devienne un peu plus respirable.

L’Europe est la zone du monde où les contraintes en matière d’émission de polluants sont les plus fortes. Encore insuffisantes et pas toujours respectées, mais elles ont le mérite d’exister et de poser un cadre qui évite les dérives.

Cette politique volontariste commence à montrer des résultats : la teneur en ozone, un gaz particulièrement nocif quand il est respiré et qui est « produit » par l’ensemble des gaz à effet de serre, s’est stabilisé au cours des dernières années et devrait diminuer dans les décennies à venir.

Le réchauffement climatique annule les efforts de réduction de polluant

Mais les effets du changement climatique pourraient réduire ces efforts à néant. Une étude de modélisation a été publié le 25 juillet dans Nature Communications : Audrey Fortems-Ceheiney et son équipe du Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques de Créteil ont analysé les effets du réchauffement climatique sur les taux d’ozone atmosphérique.

En imaginant le pire, à savoir une augmentation de température de 3°C d’ici 2050, soit le scénario tendanciel (ce qui arrivera si tout continue comme actuellement, sans effort de réduction des gaz à effet de serre), et sans diminution des rejets de précurseurs d’ozone, le taux d’ozone serait 12% plus élevé qu’en 2050.

Le méthane sur le banc des accusés

En imaginant un réchauffement de 2°C d’ici 2050, un scénario qui correspond à une faible atténuation des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, et, surtout, une baisse massive en Europe des précurseurs d’ozone (-67% pour les NOx, -41% pour les composés organiques volatiles non méthaniques et -49% pour le monoxyde de carbone), le taux d’ozone baisserait de 3,9%. En 33 ans. Ce qui demeure assez peu.

C’est le sud de l’Europe qui devrait connaître les taux les plus élevés : en cause, les rejets de méthane en provenance d’autres pays, notamment la Turquie : le méthane est un précurseur de l’ozone et renforce sa présence dans l’air que nous respirons.

Seule solution viable : agir au niveau mondial

La conclusion de l’étude est claire : « L’étude montre l’intérêt non seulement de poursuivre les réductions d’émissions de gaz polluants en Europe, mais aussi d’amplifier les politiques climatiques. Une réduction des émissions mondiales de méthane aurait, par exemple, des effets bénéfiques pour la lutte contre le réchauffement climatique et contre la pollution de l’air » expliquent les chercheurs.

Dit autrement : en matière de lutte contre les gaz à effet de serre, une politique locale ne peut suffire, il faut agir au niveau mondial.

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