Pesticides : les performances cérébrales des agriculteurs diminuées

Une nouvelle étude présentée hier par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, démontre les effets des pesticides sur le cerveau. Les fonctions cérébrales se dégraderaient plus rapidement chez les viticulteurs utilisant ces produits que chez les autres.

L’Anses a donc présenté hier les travaux d’Isabelle Baldi, chercheuse à l’Université Victor Segalen de Bordeaux 2. Après avoir suivi pendant une douzaine d’années des viticulteurs et agriculteurs bordelais, Isabelle Baldi  a démontré les effets des produits phytosanitaires sur le cerveau. L’étude montre « des altérations des performances aux tests neurocomportementaux chez les sujets professionnellement exposés aux pesticides par rapport aux sujets non exposés ».

Selon ses observations, les fonctions cognitives, la mémoire, la concentration et la vigilance peuvent se dégrader après l’exposition aux pesticides. « Dans les tests de rapidité et pour certains scores, les résultats obtenus sont naturellement détériorés avec l’âge mais de façon encore plus importante chez les personnes exposées« , confie-t-elle à l’AFP.

Alzheimer et Parkinson

Après quatre années d’exposition aux produits chimiques, les performances cérébrales commenceraient déjà à se dégrader chez les viticulteurs, et au bout de douze ans, 50% des viticulteurs souffriraient d’une détérioration de leur santé. Une nouvelle série de tests, en cours de réalisation, devrait également permettre de suivre l’évolution des dégradations constatées, ainsi que l’apparition de maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer et Parkinson chez les agriculteurs. Pour rappel, la maladie de Parkinson a été reconnu le 6 mai dernier comme maladie professionnelle pour les agriculteurs français.

 

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