Confrontée à un problème de pollution de deux de ses sources d’approvisionnement en eau, la communauté urbaine de Bordeaux a décidé de porter plainte contre X. La société SNPE Matériaux Energétiques serait dans le viseur de la CUB de Bordeaux.
Une pollution au perchlorate d’ammonium a été détectée depuis juillet dans deux sources d’approvisionnement en eau de la communauté urbaine de Bordeaux. Si la CUB a décidé de porter plainte contre X, il semblerait toutefois que le coupable ait été clairement établi. Les deux nappes souterraines concernées par cette pollution sont situées à Saint-Médard-en-Jalles, sur une zone proche des terrains occupés par la société SNPE Matériaux Energétiques, établissement utilisant du perchlorate d’ammonium dans le cadre de ses activités.
Dans l’attente de trouver une solution, l’exploitation de ces deux sources, qui représentent 20% de la consommation quotidienne en eau de la CUB, a été suspendue. Pour faire face à cette situation, la Lyonnaise des Eaux, en charge de la distribution de l’eau dans l’agglomération bordelaise, a décidé de procéder à un forage en amont de la zone contaminée, une solution d’urgence pour faire partiellement face au sursaut de consommation observé généralement en septembre.
Un perturbateur endocrinien
De leur côté, les écologistes, et notamment, Gérard Chausset, porte-parole d’Europe Ecologie-Les verts et vice-président de la CUB, souhaitent aller plus loin et faire de cette affaire un exemple. « Cette affaire est emblématique du manque de transparence de contrôle de l’Etat sur les entreprises. On exige beaucoup du citoyen mais beaucoup moins des industries dont l’Etat est souvent actionnaire ».
« Dans cette affaire on a manqué de curiosité, il a fallu attendre le 21 juillet pour exiger que la SNPE traite 100 % de ses rejets, avant cela c’était juste 80 %, qui se sont écoulés dans les Jalles« , confie Gérard Chausset dans Sud-Ouest. « Le perchlorate n’est pas cancérigène mais c’est un perturbateur endocrinien. Sa toxicité n’est pas liée à un effet de dose mais à la durée de l’exposition » précise-t-il afin de justifier la demande d’une enquête épidémiologique.
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