Cancer colorectal : un dépistage loin d’être généralisé

Malgré la généralisation du dépistage du cancer colorectal décidée en 2008, l’examen reste encore minoritaire en France. Pour la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à se faire dépister, mais seulement 5,14 millions d’entre elles ont adhéré au programme, qui s’effectue par simple toucher rectal.

Le dépistage du cancer colorectal a été généralisé en 2008 mais la France peine encore à s’y résoudre. L’Institut national de veille sanitaire publie les résultats de cette mobilisation, qui reste encore insuffisante. Le taux de participation nationale au dépistage est de 34% pour le public ciblé, loin derrière le pourcentage du référentiel européen, qui préconise un taux supérieur ou égal à 45%.

Sur la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à se faire dépister et 5,14 millions d’entre elles ont adhéré au programme. Avec un taux de participation nationale au dépistage sur cette période est de 34%, ce taux est inférieur à l’objectif européen minimal acceptable de 45% de participation et loin derrière le taux souhaitable de 65%.

L’Invs souligne une participation plus élevée chez les femmes (36,5%) que chez les hommes (31,4%) et évidemment très différente selon les régions. Le taux régional le plus élevé est enregistré pour la Bourgogne (52,4%) et le plus faible pour La Réunion (23,5%). Seuls 8 départements (Ardennes, Côte-d’Or, Haut-Rhin, Indre-et-Loire, Isère, Loire-Atlantique, Lot-et-Garonne, Saône-et-Loire) atteignent ou dépassent le seuil minimal acceptable de 45% de participation pour les années 2009 et 2010.

2,7% de tests positifs

Les taux les plus élevés sont observés pour la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire (55% de participation). Vingt départements ont des taux de participation entre 40 et 45% et 18 départements ont des taux faibles inférieurs à 30%. Le département de la Haute-Garonne se caractérise par le taux de participation au dépistage organisé le plus faible (16,4%). Le taux de participation pour les 23 départements pilotes est de 36,5%. Il est plus élevé que pour les départements non pilotes (33%) mais reste sous l’objectif minimal de 45% précise les chiffres de l’Invs.

Le pourcentage de tests positifs pour la France est de 2,7% parmi les tests analysables, soit 136 251 tests positifs. Il est plus élevé chez les hommes (3,2%) que chez les femmes (2,3%). Les deux départements avec les taux les plus élevés sont l’Eure et les Deux-Sèvres (4%) alors que la Haute-Garonne et la Saône-et-Loire présentent les taux de tests positifs les plus bas (1,7%).

Dans les années à venir, l’Invs se veut optimiste et compte sur une progression de la participation des Français au dépistage du cancer colorectal. Le plan cancer 2009- 2013 a d’ailleurs fait de l’augmentation de 15% de la participation au dépistage organisé, une de ses ambitions phares. Cette augmentation devra être de 50% dans les départements où ce taux est le plus faible grâce à des mesures ciblées qui seront particulièrement suivies par le comité de pilotage présidé par le directeur général de la santé, précise l’Institut national de veille sanitaire.

Toucher rectal ou coloscopie

En raison du nombre de ces cancers, et de l’absence fréquente de signes précurseurs, une politique de dépistage généralisée a été mise en place en France depuis 2008. L’examen classique s’effectue par toucher rectal, permettant avec un simple doigt ganté introduit dans l’anus, de détecter de possibles anomalies rectales. Si le test est rapide et peu coûteux, il ne détecte que les anomalies aux alentours du rectum.

Plus efficace que le simple toucher rectal qui peut être pratiqué par tout médecin généraliste, la coloscopie courte ou sigmoïdoscopie consiste dans l’introduction dans l’anus d’une courte sonde semi-rigide qui permet l’exploration du rectum et du côlon sigmoïde, mais pas du reste du côlon. Pour bénéficier d’un test véritablement complet du colon, les spécialistes proposent une coloscopie.

L’examen coloscopique représente le test le plus sûr et le plus complet. Le test s’effectue au moyen d’une sonde (long flexible plastifié) qui est introduit par l’anus puis glissée peu à peu dans l’intestin, le plus souvent au cours d’une anesthésie générale. Il permet d’observer la muqueuse de l’anus jusqu’à la jonction iléo-colique, au niveau du cæcum et de l’appendice, et de faire des prélèvements aux fins d’analyse.

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