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Le Québec prend le train de la transition énergétique

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Le gouvernement de Philippe Couillard a fixé des objectifs écologiques ambitieux pour la province canadienne, souvent citée comme modèle d’innovation sur les questions d’énergies renouvelables.

« Le monde entier parle du Québec » se réjouissait le premier ministre québécois, à l’issue de la COP21 qui s’est tenue à Paris fin 2015. Affirmant que l’action des représentants de la province canadienne a eu « un effet catalyseur absolument extraordinaire », Philippe Couillard avait également décrit le Québec comme « un joueur de très haut niveau, de calibre mondial » concernant la transition énergétique.

Un modèle respectueux de l’environnement

En effet, la province francophone a mis en place un modèle unique au monde puisque 96% de sa production d’électricité provient de centrales hydroélectriques. Les besoins en énergie sont parmi les plus élevés de la planète, notamment en raison du climat difficile. Les Québécois se placent ainsi au second rang des habitants les plus énergivores, derrière les Islandais.

Afin de limiter l’impact environnemental de cette forte consommation, les autorités locales ont amorcé depuis plusieurs années une mutation profonde, fondée sur le recours aux énergies renouvelables. Une pratique qui porte ses fruits puisqu’aujourd’hui, elles représentent près de la moitié du bilan énergétique de la province. Et les pouvoirs publics ne comptent pas s’arrêter là.

En effet, le gouvernement de Philippe Couillard s’est fixé des objectifs ambitieux. La province canadienne souhaite, d’ici 2030, augmenter la part des énergies renouvelables de 25%, et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 37,5% sous leur niveau de 1990. Pour cela, a notamment été développé un nouvel organisme, chargé de la politique énergétique publique. Transition énergétique Québec (TEQ) s’attèle ainsi, depuis le 1er avril 2017, à concrétiser la politique décidée par le gouvernement.

Développer le solaire et l’éolien

Un de ses objectifs majeurs sera notamment de diversifier les infrastructures, afin de recourir plus massivement aux autres types de production, puisque la quasi-totalité de l’électricité consommée provient de centrales hydrauliques (96%). Outre le travail de recherche et de développement sur les carburants alternatifs et l’augmentation de la part d’énergies biomasses, le gouvernement tente d’introduire les énergies éoliennes et solaires afin, notamment, de pouvoir fermer les dernières centrales thermiques.

Cette prééminence de l’hydroélectricité au Québec a longtemps eu pour conséquence une certaine mise à l’écart de l’énergie solaire. Alors que les experts estiment que d’ici 2023 son coût sera inférieur à celui de l’hydroélectricité, le géant de l’énergie québécoise, Hydro-Québec, a annoncé s’y intéresser de près et envisage de s’introduire sur un marché encore très peu développé.

De nombreux habitants ont pris les devants et choisi l’auto-production. Plusieurs centaines d’installations photovoltaïques ont ainsi vu le jour à travers la province. Un phénomène qui devrait perdurer, dans la mesure où les équipements sont toujours plus efficaces, et vendus à des prix désormais abordables.

Concernant l’énergie éolienne, le Québec accuse également un certain retard. Toutefois les pouvoirs publics ont décidé d’investir massivement et les premiers chantiers de grande ampleur ont été achevés. Ainsi EDF Canada inc, filiale de EDF Énergies Nouvelles, a annoncé début janvier 2018 la mise en marche du parc éolien Nicolas Riou. Situé au sud-est de la province, il dispose de 65 turbines de 3,45MW chacune, ce qui porte l’ensemble de la capacité du parc à 224,25 MW.

Fruit d’un partenariat amorcé en 2013 entre l’entreprise française et des régies inter-municipales, le projet représente un investissement de près de 500 millions de dollars canadiens et a mobilisé plus de 400 travailleurs. Le géant français est en première ligne du développement de l’éolien canadien puisque sept autres projets lui ont été attribués par appel d’offre.

Des inquiétudes concernant l’emploi

Ces investissements massifs dans les énergies renouvelables interrogent cependant certains professionnels. Une dizaine d’acteurs des milieux économique, environnemental, syndical, et social, tentent ainsi de sonner l’alarme auprès du gouvernement Couillard. Les conclusions de ce groupe de travail ont été rendues publiques le 15 janvier dernier. Sans être alarmiste, leur rapport met en garde sur la nécessité de devancer les pertes d’emplois, notamment en prenant en compte certaines mutations dans les orientations scolaires. « C’est sûr que si l’on intervient pas le résultat pourrait être négatif », s’inquiète le président directeur général du Conseil du patronat du Québec.

Ces inquiétudes, légitimes, ne sauraient être considérées comme un obstacle à la réussite des objectifs fixés par le gouvernement. En effet, les convictions écologiques sont ancrées dans la société québécoise depuis de nombreuses années et nul ne songe à les remettre en cause, pas même les auteurs du rapport. « L’idée est de mettre en place des mesures visant à analyser la situation et à identifier des solutions », résumait Sidney Ribaux, le directeur général d’Equiterre, une ONG spécialisée dans la transition énergétique de la province canadienne.

 

 

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