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Comprendre la crise du glyphosate : où en sommes-nous ? Avons-nous des alternatives ?

Le glyphosate est un agent actif utilisé comme herbicide, entrant dans la composition de 150 produits ayant une action généralisée sur les cultures, ce qui explique son utilisation massive dans l’agriculture. Or en Europe, l’autorisation d’utilisation de cet herbicide peine à être renouvelée, notamment à cause de ses potentiels impacts sur la santé. Commercialisée entre autres depuis 1974 par Monsanto (via son désherbant phare Roundup), cette substance pourrait être hautement toxique, étant considérée comme cancérogène « probable » par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer).

Mercredi 4 octobre, les États membres de l’Union Européenne devaient voter le maintien ou non du renouvellement pour 10 ans de la licence du glyphosate. Mais la Commission a reporté le vote, n’ayant pas de certitude quant à l’obtention d’une majorité. La date du 23 octobre est a priori retenue et va permettre à la Commission de revoir une copie qui viserait, comme le souhaite la France, à une réduction du délai de la nouvelle licence, passant alors de 10 à 7 ans. Pour Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, il faut à terme envisager une stratégie de sortie du glyphosate.

En France, ce ne sont pas moins de 8 000 tonnes de glyphosate qui sont répandues sur le territoire chaque année. Et si le CIRC a rendu publique une étude mettant en avant les méfaits sur la santé de ce produit, nous sommes en droit de nous demander quelles sont les alternatives que nous pouvons envisager si jamais la Commission venait à rejeter le renouvellement du glyphosate.

Du côté de la FNSEA (principal syndicat agricole en France), il n’y a aucune autre option pour l’instant et il ne faut donc pas en précipiter la sortie tant que des solutions alternatives ne sont pas proposées. Elle se défend en expliquant que cela mettrait les agriculteurs face à une grande difficulté.

Du côté de la filière bio, on met en avant le désherbage mécanique, qui sur une parcelle de 150 hectares ne nécessite qu’un salarié et permet de diminuer les achats d’intrants, donc les coûts de production. Bien entendu, cela entrainera une baisse de rendement, mais qui peut être contrebalancée par le recrutement de main d’œuvre supplémentaire. La rotation des parcelles est également un des moyens utilisés par l’agriculture biologique.

Mis à part cette éventualité, Guillaume Riou, secrétaire national de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) consent qu’il n’y ait pas d’autre possibilité, et prône « un changement de système agricole ». Cela induit de « prendre des risques, comme il n’y a pas de parapluie chimique : quelque fois ça ne se passe pas bien, les aides à la conversion et l’aide au maintien sont là pour tamponner ce risque ».

Les agriculteurs vont avoir besoin d’un accompagnement pour changer leur démarche. Mais cela aura forcément un coût, un coût que l’Etat sera prêt à supporter ?

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