L’extinction de masse des animaux est encore pire que ce que l’on craignait

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Une étude inquiétante vient d’être publiée, qui analyse précisément l’ampleur de l’extinction de masse d’animaux que nous connaissons actuellement – la sixième seulement depuis la création de la terre, la première depuis celle ayant abouti à la disparition des dinosaures. Et la seule dont l’unique origine est une seule espèce animale. L’homme.

Les causes sont connues : la perte et la dégradation de l’habitat à cause des activités humaines, la surexploitation des espèces, la pollution, les espèces invasives, le changement climatique. En résumé et pour chercher les causes ultimes : « la surpopulation humaine, liée à une croissance continue de la population, et de la surconsommation, en particulier par les riches. ».

« Un anéantissement biologique »

Les effets également : la biodiversité recule, inexorablement, au niveau mondial. Mais leur ampleur est encore bien plus grave que ce que montrent les dernières études. « Un anéantissement biologique », aux conséquences « catastrophiques » pour les écosystèmes et aux impacts écologiques, économiques et sociaux majeurs : c’est l’implacable conclusion d’une analyse publiée le 10 juillet dans les Proceeding of thé National Academy of Sciences (PNAS) par des chercheurs américains et mexicains, portant sur l’évolution de espèces de vertébrés sur terre, en nombre d’animaux et en étendue.

Contrairement à beaucoup d’études, les chercheurs ont voulu quantifier le déclin non du nombre d’espèces, mais des populations. En effet, seules deux espèces de vertébrés disparaissent en moyenne par an, ce qui peut donner l’impression que la situation est grave mais pas catastrophique : « une analyse détaillée du déclin des effectifs d’animaux rend le problème bien plus clair et inquiétant. » expliquent les chercheurs.

Un tiers des espèces animales sont en déclin

Pour ce faire, ils ont analysés les évolutions de population de la moitié des espèces de vertébrés connues sur terre, soit 27 600 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens terrestres. Ils ont également étudié plus précisément 177 espèces de mammifères pour lesquels existent des données de l’aire de répartition depuis 1900.

Au total, ce sont 32% des espèces dont la population recule en terme de population ou d’étendue : « La réelle ampleur de l’extinction de masse qui touche la faune a été sous-estimée : elle est catastrophique » dénoncent les chercheurs. Entre 1993 et 2016, le nombre de lions africains a chuté de 43% par exemple.

Tous les continents sont touchés, toutes les espèces : un tiers des espèces en baisse sont des espèces « communes », prouvant que cette extinction touche toute la faune.

Et pour les 177 mammifères analysés, les résultats sont tout aussi accablants : presque tous ont perdu au moins 30% de leur aire de répartition historique depuis 1900, et 40% en ont perdu plus de 80%. Au total, les chercheurs estiment qu’en quarante ans près de 50% des animaux vertébrés ont disparu.

Moins de 30 ans pour changer d’attitude : déjà trop tard ?

Et face à cette situation d’une gravité extrême, les chercheurs pensent que l’humanité ne dispose que de deux ou trois décennies au maximum pour agir avant que les conséquences ne deviennent irréversibles.

Les solutions, elles non plus ne sont pas neuves : réduire la croissance et la consommation de la population humaine, défendre les habitats naturels, basculer vers des technologies moins agressives pour l’environnement. Mais leur mise en place tarde, tarde trop. Bientôt, très bientôt, il sera trop tard. Le slogan est connu. Mais l’échéance se rapproche.

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