Des plantes dans le métro parisien ?

Suite à un consultation publique, la RATP a décidé de mettre en place plusieurs initiatives proposées par des citoyens. La plus populaire et la plus spectaculaire consisterait à installer des plantes dans les stations de métro.

Le 2 novembre 2016, la RATP a lancé une consultation publique sur les moyens d’améliorer ses services. Parmi toutes les idées proposées par les usagers, quinze ont été sélectionnées par la RATP et soumises à un vote public : la Régie s’est engagée à réaliser les cinq qui obtiendrait le plus de voix.

Les cinq idées plébiscitées sont l’amélioration des accès aux stations par des ascenseurs et rampes à bagages, la mise en place d’une application disponible hors ligne, l’installation de purificateurs d’air dans les stations et l’indication des sorties et accès sur le site Internet. Mais celle qui a recueilli le plus de suffrages est celle de Susana F. : « Il paraît que la qualité de l’air qui circule dans le métro parisien est plus qu’irrespirable : pourquoi ne pas investir dans les plantes dépolluantes ? En plus d’être utiles, elles mettront un peu de couleurs dans les stations ».

La dépollution par les plantes n’est pas prouvée

La RATP a entamé une réflexion à ce sujet, mais, concernant la qualité de l’air, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) rappelle que l’argument des plantes dépolluantes n’est pas validé scientifiquement au-delà de conditions expérimentales en laboratoire. Et si la qualité de l’air dans le métro s’est amélioré depuis vingt ans, la pollution dans les stations reste effectivement deux fois plus élevée qu’en surface.

Cela n’empêche par la RATP d’entamer des études de faisabilité pour installer des plantes dans un univers souterrain, et surtout les faire vivre et prospérer – ce qui n’a rien d’évident quand on connaît leurs besoins en eau et lumière. Franck Avice, directeur du département services et espaces multimodaux de la RATP, envisage deux pistes : des murs végétaux pourraient être mis en place sous terre, solution techniquement la plus simple mais très coûteuses ; l’initiative pourrait se concentrer d’abord sur les stations à l’air libre, avec une collaboration avec des écoles d’horticulture.

La serre de la station Gare de Lyon, un exemple ?

Le métro parisien possède déjà une serre tropicale, au niveau des quais de la ligne 14 de la station Gare de Lyon depuis 1998 : mais son entretien est difficile, les plantes souffrent et sont régulièrement recouvertes de poussières. Les conditions d’éclairage et d’arrosage (des pluies artificielles) ont été améliorées l’année dernière : la RATP compte s’appuyer sur cette expérience mitigée pour mettre en place l’initiative proposé par Susana F.

Reste à savoir si, au-delà d’un effet d’annonce, cette belle idée deviendra réalité, et si sa mise en place sera réellement bénéfique à l’environnement et à la qualité de l’air.

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