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Eau : « Nous sommes de plus en plus inquiets sur l’état du réseau »

Philippe Maillard

« Nous sommes de plus en plus inquiets sur l’état du réseau d’eau, dont 50 % datent d’avant 1970. Nous allons vers de graves problèmes dans quelques années si les services publics d’eau n’investissent pas davantage dans le renouvellement des canalisations vieillissantes » s’inquiète Philippe Maillard, Président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau, dans Les Echos.

« Aujourd’hui, en moyenne, 23 % de l’eau injectée dans les réseaux s’échappe des canalisations. Ce taux va augmenter de façon importante d’ici à quelques années, en contradiction avec les objectifs du Grenelle de l’environnement, si on ne relance pas les travaux sur les réseaux » prévient Philippe Maillard. « Actuellement, seulement 0,6 % en moyenne du réseau est renouvelé annuellement. A ce rythme, il faudra cent soixante ans pour le remplacer, alors que la durée de vie d’une canalisation va généralement de trente à quatre-vingts ans, selon les matériaux employés et les conditions d’exploitation » précise le DG de Lyonnaise des Eaux depuis 2011.

« Engager des travaux pour renouveler le réseau d’eau serait une action de relance forte créant des milliers d’emplois » promet Philippe Maillard qui souligne son « utilité sociale et environnementale incontestable ». « L’important est de provoquer une prise de conscience et d’explorer toutes les options » affirme le patron de Lyonnaise des Eaux.

+4 euros par an

Toutefois, « le secteur de l’eau est spécifique » reconnait Philippe Maillard. « Au contraire des autoroutes, il ne relève pas uniquement de l’Etat, mais de nombreuses collectivités locales, et il fonctionne en partie en régie publique » nécessitant un « plan de relance ne peut pas être uniforme ».

« Contrairement aux idées reçues, en France, l’eau n’est pas chère. Elle ne représente, en moyenne, que 0,8 % du budget des ménages » rappelle Philippe Maillard. « La facture moyenne est de 400 euros par an et par foyer. Pour doubler les 800 millions d’euros actuels d’investissement, il faudrait l’augmenter de 4 euros par an, soit de l’ordre de 1 % » estime le président de FP2E dans le quotidien économique.

31.000 salariés

La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau regroupe les groupes Lyonnaise des Eaux, Veolia Eau, Saur, Nantaise des Eaux, Société des Eaux de Fin d’Oise (SEFO), Sogedo. Ses adhérents emploient 31.000 salariés en France et desservent 46 millions d’habitants en eau potable. Ils dépolluent les eaux usées de 29 millions de personnes.

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