Quand les bananes ont la jaunisse…

Rien ne va plus, après les oranges de Floride, décimées par une bactérie, ce sont désormais les bananes qui souffrent de jaunisse. Si l’information peut faire sourire, ce n’est pas le cas de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture qui s’inquiète de la propagation de cette maladie qui réduit considérablement la production mondiale de bananes.

Les bananes ont donc la jaunisse! et plus précisément la jaunisse fusarienne, une maladie qui ravage les plantations de bananes et qui sévit déjà en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. La FAO s’inquiète aujourd’hui d’une propagation de la maladie, « l’une des  plus destructrices de la planète »,  à l’Amérique latine, première région du monde de production de bananes. Cette jaunisse fusarienne est transmise par un champignon, le Fusarium oxysporum, qui contamine les plantations par le sol. Il serait arrivé en Asie sous les semelles des voyageurs. Le problème est que ce ‘champignon peut survivre pendant des décennies », expliquent les experts. Une fois que la maladie est déclarée dans un champ, « elle ne peut plus être contrôlée avec les pratiques et les fongicides actuellement disponibles ». Cette jaunisse est donc aujourd’hui incurable.

Vigilance et contrôles

Si la maladie ne rend pas les fruits impropres à la consommation, elle réduit néanmoins considérablement la productivité des bananiers. Et  pour la FAO, cela « pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les planteurs, les négociants et les familles qui tirent leurs moyens d’existence de la filière bananière« . D’autant que le champignon touche plus largement les bananes Cavendish, variété la plus commercialisée dans le monde.

Seule Amérique latine est donc aujourd’hui épargnée par le phénomène et la FAO souhaite voir cette situation perdurer. Pour ce faire, elle demande une augmentation des contrôles gouvernementaux et une inspection des voyageurs en provenance de zones infectées par le champignon. Par ailleurs, la plus grande vigilance est de mise. Pour Gert Kema, directeur du programme de recherche sur la banane mené par l’Université de Wageningen au Pays-Bas, « la meilleure mesure de prévention reste la quarantaine » et il appelle les producteurs à « se laver les pieds, les bottes et leur véhicules à l’intérieur et hors de leurs exploitations agricoles » afin d ‘éviter toute propagation du champignon.

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