Plus de 2 millions de travailleurs exposés à une substance cancérogène

Une étude menée par le ministère du Travail révèle que 10% des salariés français étaient, en 2010, exposés dans le cadre de leur travail, à au moins un produit chimique cancérogène. Cela correspond à plus de 2 millions de personnes soumis à une pollution contrainte.

L’enquête Sumer,  menée en 2010 par le ministère du Travail sur les conditions de travail des salariés français révèle donc que 10% d’entre-eux étaient alors exposés à au moins un produit chimique cancérogène dans le cadre de leur activité dans la semaine écoulée: diesel, amiante, solvants… Et, 38 % des cas, ces expositions ont été de durée et/ou d’intensité importante. Alors que 46 % des expositions ont duré moins de deux heures, 23 % ont dépassé dix heures par semaine.  Quant à l’intensité, elle est jugée faible ou très faible dans 72 % des cas et forte ou très forte dans 10 %.

Parmi les domaines d’activité exposant le plus les salariés, on retrouve en première ligne la maintenance et le BTP. Les salariés exposés sont alors majoritairement des ouvriers. Alors qu’ils ne constituent que 29% de l’ensemble des salariés français, ils représentent plus des deux tiers des personnes exposées.

Le diesel en tête

S’agissant des agriculteurs, que l’on sait aujourd’hui régulièrement exposés à des substances chimiques, ils ne représentent que 13,5% des personnes exposées recensées dans cette enquête. Cela tient en grosse partie au fait que les fongicides et pesticides n’entraient pas dans la classification des produits cancérogènes pris en compte. Parmi ceux pris en considération, on trouve en tête les émanations de gaz d’échappement  (diesel), les huiles minérales entières, les poussières de bois ou encore la silice cristalline.Viennent ensuite le trichloréthylène, le formaldéhyde, les goudrons de houille et bitume et l’amiante.

Quant à la protection des salariés exposés, une protection collective localisée ( systèmes d’aspiration par exemple) n’est effective que dans 21% des cas et totalement absente dans 35% des situations. Une ventilation générale des locaux n’est quant à elle effectuée que dans 19%.

Amiante

Enfin, l’exposition à l’amiante qui a désormais fait l’objet dune prise de conscience collective, ne touche plus que 71.000 personnes contre 107.000 en 2003. « Cette évolution est liée à la fois à une prise de conscience collective de la gravité de cette exposition et aux évolutions réglementaires et techniques successives, ce qui montre l’intérêt d’efforts de prévention équivalents pour chacun des produits cancérogène« , expliquent les enquêteurs.

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