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Eau du robinet et pesticides : l’histoire du verre à moitié vide

L’eau du robinet suscite toujours des interrogations. Souvent variable selon les régions, sa qualité sanitaire inquiète parfois. L’étude réalisée par l’Anses dans le cadre de l’Observatoire des résidus de pesticides (ORP) se veut plutôt rassurante, tout en reconnaissant manquer d’éléments scientifiques quant à l’effet cocktail de ces produits chimiques, présents à très faible dose dans l’eau du robinet.

Pour les 106 substances chimiques pour lesquelles une évaluation globale a pu être menée au niveau national, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail indique que la contribution moyenne de l’eau à l’exposition alimentaire totale est inférieure à 5% sauf pour 8 pesticides et leurs métabolites : atrazine, simazine, oxadixyl, propoxur, benalaxyl, métolachlore, diuron, hexaflumuron. Si le résultat est globalement satisfaisant, il pose cependant certaines questions quant à la capacité d’évaluer tous les pesticides et surtout leur consommation même à faible dose mais quotidienne.

La contribution de l’eau est étroitement liée aux usages des pesticides note l’Anses. Dans certains cas, elle est importante, voire totale, pour certains herbicides que l’on retrouve essentiellement dans l’eau précise l’agence sanitaire qui souligne que pour certaines substances, on observe une variabilité des expositions hydriques, à l’intérieur d’une même région, qui pourrait s’expliquer par la diversité des pratiques culturales.

L’atrazine et le carbofuran

Concernant le risque chronique à long terme, l’étude montre que la contribution de l’eau à la dose journalière admissible (DJA) est faible selon l’Anses. Elle est inférieure à 1%, sauf pour 2 substances et leurs métabolites : l’atrazine (herbicide) et le carbofuran (insecticide) pourtant interdites. Pour ces substances, la contribution à la DJA est inférieure à 5%.

Les résultats de cette étude, prenant en compte la variabilité géographique de la contamination de l’eau de distribution, ne modifient « pas substantiellement » les conclusions des évaluations de risque précédentes. Des dépassements des DJA sont observés pour seulement 2 substances : le diméthoate, déjà identifié dans la précédente étude, et la propargite, actuellement interdite.

Quid des effets cumulés et les faibles doses ?

Concernant le risque à court terme (aigu), il n’est observé aucun dépassement des valeurs toxicologiques de référence (ARfD) selon les experts de l’Anses. Cependant « l’effort de surveillance de l’eau de distribution doit être maintenu, voire renforcé, dans les unités de distribution de petites tailles et pour les substances pour lesquelles il n’a pas été possible de conclure » affirme l’agence.

Par ailleurs, des travaux de recherche supplémentaires sont nécessaires pour « mieux connaître les effets sur la santé de certains pesticides » et « estimer les effets cumulés et les effets aux faibles doses pour les pesticides de type perturbateurs endocriniens » concluent les experts.

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