Mediator : procès ou pas procès ?

tribunal de NanterreComme s’y attendaient les parties civiles, le tribunal correctionnel de Nanterre doit trancher aujourd’hui sur la suite à donner au procès du Mediator. Tout comme elle l’avait fait en mai 2012, la défense a  bataillé hier sur le terrain de la procédure, tentant de retarder une nouvelle fois les débats.

Le procès du Mediator s’est donc ouvert hier à Nanterre mais les victimes qui se sont portées parties civiles sont toujours dans l’incertitude. Tout comme elle l’avait déjà fait en mai 2012, la défense a évoqué des questions de procédure, estimant que son client, Jacques Servier, ne pouvait pas être jugé à Nanterre tant que l’instruction parisienne pour les mêmes faits n’était pas achevée.

« Nous sommes dans une situation procédurale absolument aberrante (…) Il y aura effectivement un procès, mais pas ici, pas celui-là, pas comme ça« , expliquait hier Me Hervé Temime, l’avocat de Jacques Servier. Me Temime a également demandé un « complément d’information« , afin de permettre au tribunal de parfaitement apprécier le rôle des autorités sanitaires dans la tromperie dénoncée à Nanterre, et notamment, l’Agence du médicament, l’ANSM.

« Il y a urgence à statuer« 

Cette attitude a une nouvelle fois exaspéré les parties civiles. Pour Me Charles Joseph-Oudin, avocat d’une centaine d’entre-elles, « il y a urgence à statuer. Mes clients sont malades et ne peuvent pas attendre« .  Mais d’autres préfèrent eux-aussi attendre la fin de l’instruction parisienne. « Je ne suis pas là pour défendre Servier, mais il est dommage de se priver d’une instruction de qualité qui devrait être bouclée rapidement« , confie Me Jean-Christophe Coubris. Selon le parquet de Paris, l’information judiciaire pour « tromperie et escroquerie » devrait être achevée à l’été 2013.

Jacques Servier, présent aux débats d’hier malgré ses 91 ans et son état de santé défaillant, est jugé aux côtés d’Alain Le Ridant, pharmacien en chef du groupe, et de trois responsables de Biopharma, l’une des filiales des Laboratoires Servier. Ils encourent une peine de quatre ans de prison assortie d’une amende de 75.000 euros. Servier et Biopharma, en tant que personnes morales, risquent une amende de 375.000 euros, ainsi que l’interdiction d’exercer.

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