Sida : les gays parisiens particulièrement infectés

Premières victimes du sida dès l’émergence de cette pandémie à la fin des années 70, les homosexuels restent toujours une population plus touchée que les autres par le syndrome de l’immunodéficience acquise. En France, les gays parisiens qui fréquentent les bars et boîtes homos sont quatre fois plus infectés par le VIH que le reste de la population homosexuelle homme en France.

Les résultats de l’étude Prévagay apportent une nouvelle estimation de l’incidence du VIH parmi des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) qui fréquentent des établissements gay parisiens. L’incidence de l’infection parmi les participants, c’est-à-dire le nombre de nouvelles infections par an rapporté à la population, est estimée à 3,8 pour 100 personnes par an, un taux d’incidence plus élevé que celui de la population des HSH en France, qui est estimé à 1 %.

L’étude Prevagay a été menée en 2009 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), en partenariat avec le Syndicat national des entreprises gaies (Sneg) et le Centre national de référence du VIH auprès de HSH, âgés de 18 ans et plus, et fréquentant des lieux de convivialité parisiens (bars, clubs, saunas, backrooms). Dans le cadre de cette étude menée dans 14 établissements parisiens, 886 hommes ont été interrogés et ont accepté un prélèvement de sang.

20 % des gays séropositifs parisiens ignorent leur infection

Sur les 886 homos étudiés, 157 (soit 18 %) étaient séropositifs pour le VIH dont 31 (20 %) ignoraient leur infection au moment de l’enquête. Les analyses effectuées en 2009 avaient permis de dresser un premier état de l’incidence en utilisant un test d’infection récente par le VIH. La méthode de calcul utilisée aujourd’hui s’est affinée et tient compte de l’effet des traitements antirétroviraux sur les résultats du test.

Cette nouvelle estimation d’incidence du VIH concerne une population spécifique et ne peut pas être généralisée au-delà souligne l’INVS. Elle est néanmoins qualifiée de « préoccupante » par l’institut, montrant que la transmission du VIH était particulièrement importante parmi les personnes fréquentant les lieux de convivialités étudiés en 2009.

L’étude montre également que malgré un recours fréquent au test de dépistage, une part importante des hommes fréquentant les lieux de convivialité étudiés à Paris, ne connaissait pas son statut vis-à-vis de l’infection. Compte-tenu du fort taux d’incidence, le recours au test de dépistage ne suffit pas à connaître en temps réel son statut sérologique. Les hommes qui adapteraient leurs comportements sexuels, en abandonnant le préservatif en fonction du statut supposé de leur(s) partenaire(s), s’exposaient à un risque de contamination important précise l’INVS.

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