Voisins bruyants : attention danger !

Au lendemain d’une nouvelle édition de la désormais célèbre Fête des voisins, une enquête révèle que près de deux Français sur trois se plaignent du bruit causé par leur voisinage. Un rapport de l’Académie de médecine publié hier estime que cette gène à son domicile peut être à l’origine de nombreux troubles.

On ne choisit pas ses voisins et encore moins leur mode de vie ou leurs activités. Musique, bricolage, jardinage, tondeuse ou encore disputes, sont autant de bruits qui viennent polluer la quiétude de nos foyers. Dans son rapport rendu public hier, l’Académie de médecine s’est intéressée aux conséquences directes de ces bruits de voisinage sur notre santé. « Sous ce terme, la réglementation englobe tous les bruits de nature à porter atteinte à la tranquillité du voisinage, par leur durée, leur répétition ou leur intensité et qui ne sont pas visés par une réglementation particulière dans un autre code que celui de la santé publique« , précise-t-elle.

Elle constate alors des conséquences importantes de ces nuisances quotidiennes. Cela peut aller des simples problèmes de sommeil, à de l’anxiété, de l’irritabilité, de la fatigue chronique, ou encore une diminution de la vigilance. « Les effets sur le sommeil apparaissent dès le niveau sonore de 30dB et même avec des niveaux plus bas tels que ceux provenant de systèmes de ventilation. Les perturbations sont d’autant plus marquées que le bruit s’intensifie« , lit-on dans le rapport.

Des offices du bruit

Il convient également de constater les effets de ces bruits sur la fréquence cardiaque, une réaction d’autant plus marquée que le bruit est subi. Selon le Pr François Legent, un des auteurs du rapport, « le bruit pourrait être à l’origine de 3% des décès par maladies cardiaques (…) Par effet de stress, il entraine des modifications endocriniennes qui ont des répercussions sur le système immunitaire« .

Pour le Pr Legent, « l’enjeu est très important, mais il est curieusement encore sous-estimé. Quand on interroge les Français, deux sur trois se plaignent du bruit à leur domicile, au point que 15 % pensent à déménager, surtout à Paris. Mais ils ne le citent pas parmi leurs préoccupations sanitaires« .

Forte de ce constat, l’Académie de médecine recommande la mise en place d’une « information sur les performances acoustiques des habitats lors des transactions immobilières« . Elle souhaite également sensibiliser ls architecte et constructeurs à cette problématique. Elle préconise enfin la création d’offices du bruit, enregistrant les doléances des particuliers et proposant le cas échéant des médiations.

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