Cancers de la peau : l’indispensable dépistage

C’est aujourd’hui la journée annuelle de prévention et de dépistage des cancers de la peau organisée par le Syndicat des Dermatologues vénéréologues (SNDV). L’occasion pour les pouvoirs publics de rappeler l’importance de la prévention et de la détection précoce des cancers de la peau ainsi que les risques liés à l’exposition aux rayonnements UV artificiels ou naturels dans l’apparition de ces cancers dont le nombre de cas ne cesse d’augmenter depuis 30 ans.

Près de 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués chaque année. Avec 9 780 nouveaux cas estimés en 2011, l’incidence des mélanomes (cancer de la peau le plus grave du fait de son potentiel métastatique) a plus que triplé entre 1980 et 2005. A partir des données du CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès), l’Institut de veille sanitaire (InVS) estime que le mélanome cutané est responsable de 1 620 décès en France en 2011.

Cette augmentation du nombre annuel de nouveaux cas de cancers cutanés peut s’expliquer par un changement de comportement, un effet de mode qui conduit à une plus grande exposition solaire et un recours de plus en plus important aux UV artificiels. Développées dans les années 70-80, les installations de bronzage artificiel ont connu ces dernières années un succès certain auprès des Français.

Des risques liés aux UV solaires et artificiels 

Les facteurs de risque des cancers de la peau sont essentiellement liés aux expositions cutanées (durée et fréquence d’exposition) aux rayonnements ultraviolets solaires et artificiels, et au phototype de la peau. Dans un rapport de 2005, l’Anses  préconisait déjà d’améliorer le dépistage précoce des cancers de la peau et recommandait au grand public de limiter l’exposition aux rayonnements ultraviolets naturels ou artificiels.

En 2009, le Centre International de recherche sur le cancer a classé les UV artificiels comme cancérigènes certains pour l’homme. De son côté, dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, l’Institut national du cancer a publié un état des lieux sur les risques de cancer liés à la pratique du bronzage par UV artificiels. Enfin, le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’InVS, dans un numéro thématique paru mercredi, rappelle que le bronzage artificiel est une menace réelle et évitable pour la santé.

Des populations à risque

Certains facteurs de risque sont d’ordre individuel comme les phototypes 1 et 2 (peaux et yeux clairs et cheveux roux ou blonds) ou le nombre de naevus (grains de beauté). Jusqu’à l’âge de la puberté, la peau des enfants et des adolescents est plus fine et son système pigmentaire encore immature, cela la rend donc particulièrement vulnérable aux effets cancérigènes des rayonnements UV, justifiant l’interdiction d’accès aux cabines de bronzage pour les mineurs en France et l’importance des gestes de prévention contre les risques solaires.

Le nouveau Baromètre Cancer 2010 Inpes-INCa confirme que les Français connaissent de mieux en mieux les risques d’une exposition au soleil. Ainsi, 97% d’entre eux savent ainsi que s’exposer au soleil sans protéger leur peau peut favoriser un cancer cutané. Pourtant, cette connaissance des risques ne se traduit pas par l’application suffisante de gestes de prévention et des mesures de protection. Par ailleurs, si les Français sont conscients dans leur majorité que les coups de soleil ne sont pas sans risque, une personne sur cinq pense encore, à tort, qu’elle prépare sa peau au soleil avec des rayonnements UV artificiels. Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’InVS répond aux idées reçues les plus fréquentes sur les cabines de bronzage et rappelle les risques de cancers cutanés liés aux UV artificiels.

Concernant les UV naturels, l’Inpes mène une campagne à la radio et dans les clubs de plage pour enfants afin de sensibiliser le grand public aux conseils à suivre pour profiter du soleil en toute sécurité pendant l’été.

Détecter tôt pour mieux soigner

Les traitements des cancers cutanés sont d’autant plus efficaces que leur détection est faite précocement. L’Institut national du cancer a réalisé cette année pour les professionnels de santé, notamment les médecins généralistes, des outils dont un module de formation visant à faciliter le repérage des lésions suspectes et à améliorer la détection précoce des cancers cutanés. Il soutient également la Journée Nationale de Prévention et Dépistage des cancers de la peau organisée par le Syndicat national des dermatologues vénérologues. Dans le cadre de cette journée du 24 mai, une consultation anonyme et gratuite sera proposée par des dermatologues à tous ceux qui le désirent dans près de 70 département français

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