Régimes : ça tourne à l’obsession !

L’étude NutriNet-Santé menée depuis trois ans par l’Institut de la santé et de la recherche médicale, révèle l’obsession des régimes alimentaires chez de nombreuses personnes. Au-delà de l’efficacité toute relative des régimes restrictifs à long terme, l’Inserm souhaite également mettre le doigt sur les effets néfastes de ces régimes sur la santé publique.

Sept femmes sur dix et un homme sur deux souhaitent perdre du poids en France aujourd’hui. C’est dire l’étendue du marché pour les différentes méthodes de régimes alimentaires proposées, Dukan, Montignac, ou encore Cohen, ou la chrononutrition….Mais, après avoir suivi durant trois ans près de 105.000 volontaires âgés de 18 ans et plus, l’Inserm souhaite alerter sur les effets néfastes de tous ces régimes sur la santé.

L’étude menée par le professeur Serge Hercberg, directeur de l’unité nutrition de l’Inserm, constate en effet que certaines femmes françaises commencent leur premier régime dès 10 ans, une précocité qui touche moins les hommes qui avouent toutefois à 14% avoir déjà tenté cinq régimes alimentaires. « Tout se passe comme si le régime devenait une obligation. Les images de corps idéal projetées par les médias parasitent totalement la perception que les gens ont de leur image corporelle« , confie le Pr Hercberg dans le Parisien.

Les maigres aussi

Cette obsession du régime touche en effet les personnes en surpoids, mais également des personnes qui n’ont absolument pas besoin de faire un régime, voire même des personnes jugées comme maigres. Alors même qu’un médecin juge leur poids normal,  58 % des femmes et 27 % des hommes aimeraient être un peu plus maigre, constate le Pr Hercberg. « Cela doit nous interpeller sur l’idéal minceur qui continue à être promu par notre société« . Or, faire un régime n’est pas anodin pour la santé. « A faire trop de régimes, on s’expose à des carences en vitamines et minéraux, voire des problèmes cardio-vasculaires plus lourds« , ajoute le Pr Hercberg.

Alors, nombreux sont les régimes qui assurent une réelle perte de poids au départ. Mais, s’ils ne sont pas suivis dans le temps, et, s’ils ne sont pas associés à une modification du mode de vie et notamment à la pratique régulière d’une activité sportive, ils conduisent le plus souvent à une reprise de poids plus importante encore. Dans le cadre de l’étude NutriNet, les observateurs ont constaté que plus qu’un régime alimentaire, les recommandations nutritionnelles de base, à savoir une alimentation équilibrée, dans des quantités raisonnables, sans grignotage, associée à la pratique régulière d’une activité physique, était la solution la plus efficace pour maintenir son poids à long terme.

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