Pétrole : la hausse des prix n’est pas une « fatalité »

Au moment même où les prix à la pompe restent toujours aussi élevés, la CLCV met les pieds dans le plat des tarifs pétroliers. L’association de consommateurs affirme que les marges pétrolières sont principalement responsables des hausses actuelles des prix des carburants.

Le prix du baril de brut représente une large part du prix hors taxe ce qui minore trop souvent l’intérêt présenté par les marges avals affirme l’association. Résultat de l’offre et la demande mondiale, de la croissance économique et des perspectives sur le long terme de l’exploration production, le prix du cours du brut est présenté comme une « fatalité » par les compagnies pétrolières « pour se dégager de toute responsabilité dans l’évolution des prix » souligne la CLCV.

En revanche, les activités avals sont des activités industrielles et commerciales qui dépendant des choix des professionnels. Les consommateurs peuvent donc, à minima, attendre que les marges avals viennent relativiser la hausse structurelle et volatile du cours du baril affirme la CLCV.

Explosion des marges des pétroliers

Or, depuis 5-8 ans, on n’assiste plutôt à la situation inverse : les marges avals augmentent à un rythme élevé et injustifié, elle n’évolue pas de façon favorable quand le baril connaît des pics et tendent donc à amplifier le choc pétrolier déplore l’association. Dans la mesure où les professionnels et les pouvoirs publics disposent ici de marges de man?uvres ils devraient les utiliser affirme la CLCV.

La CLCV constate que la marge de distribution connait une hausse structurelle pour tous les produits pétroliers. Si on compare la moyenne triennale de la période 2001-2003 à celle de la période 2008-2010, la marge sur l’essence passe de 7 à 9,6 centimes, la marge sur le gazole passe de 6,3 à 8,6 centimes et la marge sur le fioul domestique passe de 7,3 à 11 centimes affirme l’association.

Le baromètre évoque aussi des marges de raffinage sur l’essence mais surtout sur le gazole qui ont explosé ces dernières années. Soulignant le sous-investissement des groupes pétroliers  dans le raffinage en Europe, la CLCV constate une somme des marges avals dans le gazole qui a quasiment doublé entre 2001-2003 et 2010- 2011.

De moins en moins de concurrence

« Les professionnels doivent s’expliquer sur leur hausse structurelle et envisager une baisse » affirme l’association. A tout le moins, ils pourraient s’engager à restreindre cette marge quand le prix du baril est élevé (au-delà de 100 dollars par exemple) propose la CLCV.

Les autorités de la concurrence pourraient également étudier si la diminution du nombre de stations-services n’a pas créé des positions dominantes sur certaines zones de chalandise. Le marché du fioul, historiquement plus concentré, mériterait aussi l’attention des autorités de la concurrence affirme l’association.

L’association s’inquiète également du mouvement de concentration dans la distribution pétrolière nationale, interrogeant le droit de la concurrence souligne la CLCV.

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