Sarkozy : « le nucléaire n’est ni de droite, ni de gauche »

A l’occasion d’une visite au Tricastin, le Président de la République a réaffirmé l’engagement de la France dans l’énergie atomique. « Le nucléaire n’est ni de droite, ni de gauche. Il est l’intérêt supérieur de la France » a déclaré Nicolas Sarkozy devant les patrons d’EDF et d’Areva.

Célébrant la mémoire de Georges Besse, « dont le nom et le souvenir restent attachés à l’histoire du site du Tricastin, et de l’usine d’enrichissement d’uranium qu’il a voulu et qu’il a contribué à élever ici », le chef de l’Etat a profité d’une visite dans une des places fortes de la filière atomique française pour évoquer la polémique actuelle sur une éventuelle sortie du nucléaire. Nicolas Sarkozy a reconnu que le consensus français sur la question, vieux de plus de 65 ans, est actuellement remis en cause.

Un débat politique s’est engagé dans notre pays sur l’énergie, et en particulier sur l’énergie nucléaire a rappelé le président français. Si « le débat est toujours légitime dans une démocratie » pour Nicolas Sarkozy, son rôle est selon lui de garantir « l’intérêt supérieur de la France ».

Poursuivre « cette aventure scientifique et industrielle »

Le président a rappelé que « cette aventure scientifique et industrielle » a été engagée par le général de Gaulle au lendemain de la guerre et poursuivie par tous les gouvernements successifs y compris sous les deux septennats de François Mitterrand. La discussion actuelle menée notamment à gauche n’est pas de diversifier notre production d’électricité selon le chef de l’Etat mais bien « de préparer, purement et simplement, la sortie de la France de la filière nucléaire ».

« Comment considérer autrement la proposition de fermer 24 réacteurs et de s’interdire d’en construire de nouveaux, si ce n’est la destruction de la filière industrielle nucléaire française ? » s’est interrogée Nicolas Sarkozy. « Devant un tel danger » le prochain candidat à sa réélection considère qu’il doit « appeler chacun à ses responsabilités ». « Je veux que, le moment venu, les Français puissent faire un choix en toute connaissance de cause » a précise Nicolas Sarkozy.

« Notre parc nucléaire constitue une force, une force économique, une force stratégique considérable pour la France. Le détruire aurait des conséquences dramatiques » a affirmé le président. Notre parc de centrales nucléaires fait vivre une filière industrielle qui représente, pour ses acteurs comme pour ses sous-traitants, 240 000 emplois a rappelé le chef de l’Etat.

Facture d’électricité doublée

« Veut-on doubler la facture d’électricité des ménages français ? » s’est interrogé Nicolas Sarkozy qui a évoqué à cet égard l’exemple allemand. « Je ne critique pas ici les choix de l’Allemagne, mais (?) je n’accepterai pas de laisser supporter par des millions de foyers (?) le poids financier d’une décision (?) exclusivement, idéologique » a déclaré le président.

« Mettre un coup d’arrêt au développement et à la modernisation de notre filière nucléaire, c’est encore porter un coup à l’indépendance de la France » a également rappelé Nicolas Sarkozy. « Je me refuse à sacrifier, demain, l’indépendance énergétique et donc la souveraineté nationale » a affirmé le chef de l’Etat.

« Renoncer au nucléaire conduirait à remettre en cause les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre » a par ailleurs déclaré un président déterminé. « Ceux qui promettent le remplacement du nucléaire par des énergies renouvelables mentent, ils mentent aux Français » a affirmé Nicolas Sarkozy.

Une caricature pour Ayrault

Evoquant le rapprochement d’EDF et d’Areva, le chef de l’Etat a logiquement réaffirmé sa confiance dans la filière nucléaire française tout en précisant que « sur la sûreté, il n’y aura aucun compromis ». « La seule réponse, c’est l’indépendance et la transparence des expertises des organismes chargés de la sûreté » a expliqué Nicolas Sarkozy en guide de conclusion.

Accusé de menteur par le chef de l’Etat, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, a accusé vendredi « d’être le président du déclin ». « Il faut vraiment que le président de la République soit aux abois pour mentir à ce point et caricaturer la position de François Hollande ».

« François Hollande porte un projet ambitieux: réussir la transition énergétique pour le XXIè siècle, alors que Nicolas Sarkozy est le président du déclin » a affirmé le représentant du PS.

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