Tranquillisants et somnifères impliqués dans des cas d’Alzheimer

Une étude publiée dans le numéro d’octobre de Science et Avenir révèle que la consommation répétée de tranquillisants ou de somnifères augmenterait  le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Quant on sait que les Français figurent parmi les plus gros consommateurs de ce type de médicaments, une telle conclusion fait l’effet d’une bombe.

Alors que les Français sont champions du monde de la consommation de psychotropes avec environ 120 millions de boites vendues par an, les conclusions d’une étude menée par le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’Inserm et à l’Université de Bordeaux risquent de jeter le trouble parmi tous ces consommateurs. En effet, selon les conclusions de l’étude publiée dans la revue Science et Avenir d’octobre, 16000 à 31000 cas de la maladie d’Alzheimer seraient imputables à la prise  régulière et répétée de tranquillisants ou somnifères, à ces traitements par benzodiazépines (BZD) ou apparentés, et leurs génériques : Valium, Témesta, Xanax, Lexomil, Stilnox, Mogadon, Tranxène, etc…

Plusieurs études vont dans le même sens

« Si en épidémiologie, il est difficile d’établir un lien direct de cause à effet, dès qu’il existe une suspicion, il paraît normal d’agir et d’essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles« , confie le Pr Bégaud à l’AFP. Les autorités doivent alors tenir compte de ce constat et tenter de limiter les prescriptions abusives ou la durée du traitement. D’autant que l’étude menée par le Pr Bégaud ne serait pas la seule à aller dans  ce sens. « Cela fait, neuf études, avec la nôtre, dont la majorité  va dans le sens d’une association entre la consommation sur plusieurs années de tranquillisants et somnifères et la maladie d’Alzheimer« , précise-t-il.

« Dans l’affaire du Mediator, on parle de 500 à 2000 morts en trente ans. Avec les benzodiazépines, du fait de la consommation forcenée dans la population âgée, c’est beaucoup plus. La maladie d’Alzheimer est devenue la grande cause nationale. [?]  Pourtant on continue à prescrire en masse des traitements qui favorisent l’apparition de cette maladie. On marche sur la tête« , ajoute Bernard Bégaud dans Science et Avenir

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