L’affichage environnemental expérimenté dès le 1er juillet

Avec le coup d’envoi de l’expérimentation le 1er juillet prochain, l’affichage environnemental va devenir une réalité sur quelque 1.000 produits pour une durée d’un an. Engagement phare du Grenelle de l’Environnement, ce nouvel affichage informera le consommateur de l’impact écologique de ses achats pour le guider vers les produits les plus respectueux de l’environnement.

Donner les moyens au citoyen de mettre sa consommation au diapason de ses convictions constitue un puissant levier de transformation des systèmes de production et un facteur de compétitivité pour l’industrie en l’incitant à rechercher des process plus sobres en ressources et moins polluants.

L’appel à candidature a suscité une forte mobilisation puisque 230 entreprises se sont portées volontaires pour tester ce nouvel affichage. Parmi celles-ci 168 entreprises ont finalement été sélectionnées. De la PME artisanale aux champions mondiaux de la distribution, ces entreprises sont représentatives de secteurs d’activité très diversifiés (alimentaire, boisson, produits hygiène, habillement, équipements électriques, électroniques, mobilier, produits de construction?).

Un signal positif

« La forte mobilisation des entreprises est un signal positif, il va nous permettre d’aller plus loin pour que chacun puisse disposer des informations lui permettant de modifier sa consommation. L’étiquette énergie sur l’électro-ménager ou plus récemment l’étiquette CO2 sur les véhicules ont prouvé leur efficacité, tout l’enjeu aujourd’hui est de réussir à passer à la vitesse supérieure en mettant en place une démarche multi-critères qui nous renseigne pleinement sur l’empreinte écologique de nos achats », a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet.

En matière d’affichage environnemental, différentes actions ont été initiées dont certaines ont déjà assez largement fait la preuve de leur efficacité en permettant de faire évoluer les offres des industriels vers des gammes de produits moins énergivores et moins émettrices de CO2 :

– dès 1995, la mise en place de l’étiquette énergie a amélioré la performance énergétique des équipements électroménagers. 75 % des réfrigérateurs mis alors sur le marché se situaient dans le bas du classement entre G et D, alors qu’en 2010 90 % des ventes ont porté sur des appareils classés entre A et A++.

De l’affichage mono critère à l’affichage multi-critères

Depuis le Grenelle de l’Environnement, cette action visant directement le consommateur s’est intensifiée, ainsi :

– depuis 2007, une expérimentation d’affichage du contenu en équivalent CO2 des produits est soutenue par Casino, Leclerc, Alter éco?

– depuis 2008, une étiquette CO2 est apposée sur les véhicules. Couplée à d’autres mesures incitatives comme le bonus malus, elle a conduit à une baisse des émissions moyennes des voitures neuves achetées en France de 149 grammes de CO2 en 2007 à 130 grammes de CO2 en 2010.

– depuis le 1er janvier 2011, la mention du classement énergétique (évaluation de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre) des bâtiments doit apparaître dans les annonces immobilières de vente ou de location.

L’enjeu de cette nouvelle expérimentation est de passer aujourd’hui d’une approche monocritère essentiellement centrée sur la lutte contre le changement climatique (consommation d’énergie et émissions de CO2) à une approche multi-critères. L’empreinte écologique est différente en fonction des produits, c’est pourquoi il est important d’intégrer des informations également concernant leur impact sur la biodiversité, les ressources naturelles (eau, biodiversité, matières premières non renouvelables…).

Une mise en place progressive après expérimentation et consultation

Durant les prochains mois, les entreprises vont effectuer ou finaliser les analyses environnementales des produits qu’elles ont sélectionnés afin de commencer la diffusion d’informations effectives auprès des consommateurs dès le 1er juillet 2011. S’agissant d’une expérimentation, toutes les informations ne seront pas cadrées dès juillet 2011 ; par exemple, les modes de communication vers le consommateur seront divers (internet, téléphonie mais aussi affichage en magasin ou sur le produit) et la forme de l’affichage pourra varier d’un produit à l’autre.

Tout au long de l’expérimentation, le site Internet du ministère sera le support d’actions spécifiques : explication des principes de l’expérimentation nationale, consultation sur les différents supports et formats d’affichage? Ces initiatives complèteront les collaborations spécifiques construites sur ces sujets avec des associations de défense des consommateurs et de protection de l’environnement.

A l’issue d’une expérimentation d’une durée d’un an au moins, la loi prévoit que le gouvernement remettra un rapport d’évaluation au Parlement. Sur cette base, la généralisation de l’affichage des caractéristiques environnementales des produits pourrait être décidée.

Au niveau européen, la France a été précurseur dès 2007 grâce au Grenelle de l’Environnement. Aujourd’hui, les initiatives nationales (Royaume-Uni, Etats-Unis, Japon?) et européennes se multiplient. L’initiative française autour de l’expérimentation d’un affichage multicritère pouvant déboucher sur une généralisation, est d’ores et déjà considérée avec grand intérêt par l’Europe.

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