Veolia, une cigale devenue fourmi

Après la croissance à marche forcée imposée par Henri Proglio, l’heure est désormais à la gestion maîtrisée chez Veolia, avec la poursuite de sa politique de cession d’actifs, et de réductions de charges. Le géant de l’eau et des déchets a enregistré un chiffre d’affaires 2010 en hausse de seulement 2,5% à près de 37,9 milliards d’euros pour un bénéfice net de 518 millions en baisse de 0,5%.

Désormais seul aux commandes du paquebot Veolia, Antoine Frérot vient de présenter vendredi les résultats de son groupe. Avec un bénéfice net 2010 en baisse de 0,5% à 581 millions d’euros et un chiffre d’affaires en hausse de seulement 2,5%, les chiffres 2010 sont modestes, malgré les effets positifs du niveau élevé du prix des matières premières recyclées. Le président du leader un mondial des services de l’eau et des déchets souhaite que son groupe retrouve une « croissance rentable ».

Bousculé par la crise, Veolia a enregistré des chiffres 2010 encore mitigé même si son patron se dit « confiant », après avoir fait « mieux que prévu en 2010 ». Se basant que « la tendance positive de la fin de 2010 », Antoine Frérot vise « la poursuite de la croissance organique et un résultat opérationnel en hausse de 4% à 8% ». Bref, selon le patron de Veolia, la crise est désormais du passé.

Alléger la charge financière

Malgré l’optimisme affiché par le successeur d’Henri Proglio à la tête du géant français de l’eau et des déchets, la situation financière demeure tendue, avec notamment un endettement toujours très important. « Notre endettement n’augmentera pas » promet Antoine Frérot qui ne peut pour l’heure le réduire.

Désireux d’alléger la charge financière de Veolia, avec un coût de son endettement financier net de 793,3 millions d’euros (contre 768,2 millions d’euros en 2009), Antoine Frérot a engagé depuis deux ans une politique de cession d’actifs qui va se poursuivre. Fortement endetté, Veolia a ainsi cédé pour plus de 1,2 milliards d’euros d’actifs en 2010 et plus de 2,5 milliards en 2 ans. Et le leader un mondial des services de l’eau et des déchets compte bien continuer visant la cession pour 4 milliards d’euros supplémentaires entre 2011 et 2013.

Toujours dans cet esprit, le patron de Veolia entend poursuivre la politique de réduction des charges. « Nous allons accélérer le programme de réduction de coûts, qui a été l’an dernier supérieur à nos attentes avec des économies de 265 millions d’euros. Il passera à 300 millions par an d’ici à 2013 » annonce Antoine Frérot dans une interview accordée au Figaro.

Malgré cette stratégie de cessions et d’économies, Antoine Frérot estime que Veolia doit élargir ses frontières. Ainsi Veolia se positionne « sur des secteurs de services à l’environnement où la demande est croissante mais l’offre encore rare ». Dans la propreté, « nous allons compléter notre réseau de traitement et de recyclage des déchets industriels toxiques, en Europe et aussi en Chine, un pays qui a pris cette problématique à bras-le-corps » annonce Antoine Frérot.

Croissance organique

« Dans l’eau, nous voulons accompagner davantage les grands industriels dans les pays émergents. Dans l’énergie, c’est sur la production locale d’énergie par cogénération et à partir de la biomasse, couplée avec les réseaux de chaleur, que nous mettrons l’accent » prévient le patron de Veolia dans Le Figaro.

Devenu économe, Veolia mise désormais essentiellement sur sa croissance organique, « même si de petits achats ne sont pas à exclure » prévient Antoine Frérot. En trois ans, 6 à 7 milliards d’euros seront consacrés aux investissements dans nos secteurs prioritaires annonce le patron de Veolia, qui précise que « près de la moitié sera affectée à des contrats déjà signés, l’autre moitié ira à de nouveaux projets ».

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