L’Europe au chevet des abeilles

La mortalité des abeilles est en progression alors que le nombre d’apiculteurs en Europe diminue. Ces deux phénomènes pourraient avoir une incidence grave sur la production alimentaire puisque la plupart des plantes, cultivées ou non, sont pollinisées par les abeilles. La commission de l’agriculture du Parlement européen souhaite par conséquent que l’Union européenne renforce son soutien au secteur apicole lors de la prochaine révision de la politique agricole commune.

Compte tenu du fait que 76% de la production alimentaire et 84% des espèces de plantes dépendent de la pollinisation par les abeilles, la commission de l’agriculture du Parlement européen a adopté hier un projet de résolution invitant la Commission à accroître son aide au secteur apicole dans le cadre de la politique agricole commune  après 2013, par une révision de la législation et une augmentation de l’aide financière et des investissements dans la recherche.Ainsi, de nouvelles règles en matière d’étiquetage, un renforcement de la recherche sur la mortalité des abeilles, l’inclusion des maladies des abeilles dans la politique vétérinaire de l’Union européenne figurent parmi les recommandations de la résolution qui a été adoptée.

Les députés européens invitent instamment la Commission à mettre en place un plan d’action pour lutter contre la mortalité des abeilles qui comporterait des pratiques agricoles respectueuses des pollinisateurs, et à reconduire et améliorer les programmes de soutien existants, qui arriveront à leur terme en 2012.

Modifications de l’étiquetage nécessaires

Alors que les importations représentent plus de 40% du miel vendu en Europe, la commission agriculture souhaite une actualisation de la législation de l’Union sur la qualité des denrées alimentaires afin d’améliorer les règles relatives à l’étiquetage d’origine de manière à éviter l’information trompeuse sur les mélanges de miel provenant de l’Union européenne et de pays tiers. En outre, les députés estiment que les produits ne devraient porter l’étiquetage « miel » que si 50% au moins des sucres qu’ils contiennent proviennent du miel.

La politique vétérinaire de l’Union européenne doit par ailleurs être modifiée pour pouvoir lutter contre la mortalité des abeilles, par exemple par des mesures efficaces de contrôle des maladies des abeilles, comme le parasite Varroa. De plus, il convient d’améliorer l’accès aux médicaments dans l’ensemble de l’Union européenne grâce à des financements de l’Union.

Une recherche indépendante

Le projet de résolution, qui doit encore être adopté par le Parlement en séance plénière, demande instamment à la Commission de soutenir la recherche indépendante sur la mortalité des abeilles et de veiller à la publication de toutes les informations sur les effets des cultures OGM et des pesticides sur certaines espèces d’abeilles. Enfin, la commission parlementaire suggère une révision de la réglementation sur les pesticides et les produits phytopharmaceutiques pour permettre une évaluation des risques liés à l’exposition des abeilles à ces substances.

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