La France repart en guerre contre le moustique tigre

Présent dans l’hexagone depuis maintenant une dizaine d’années, le moustique asiatique représente une menace sanitaire qui est prise au sérieux par les pouvoirs publics. Vecteur de maladies comme la dengue ou le chikungunya, cet insecte agressif fait l’objet d’une campagne de surveillance et de sensibilisation dans le Sud de la France.

Originaire d’Asie, Aedes albopictus est une espèce de moustique agressive qui pique de jour comme de nuit, avec une prédilection pour l’aube et le crépuscule. Très résistant aux insecticides classiques, ce moustique tigre se répand depuis des dizaines d’années dans le monde et plus récemment même dans des régions non tropicales, aux Etats-Unis mais également en Europe, souvent à partir de stocks de vieux pneus.

Dans l’Union européenne, le moustique tigre est aujourd’hui très présent en Italie depuis une dizaine d’années. Il a été signalé également dans différents pays méditerranéens comme en France, mais aussi en Suisse, et même en Belgique.

Depuis 2006

Implanté depuis de nombreuses années dans certains départements français d’outre-mer, comme à La Réunion, sa présence a été signalée en métropole dans le Sud, en Corse, dans le Var ou le Vaucluse, à Marseille, dans le Sud-Ouest, à Arcachon notamment, mais aussi plus au Nord, comme par exemple en Loire-Atlantique à Saint-Nazaire.

Pour prévenir et limiter une circulation autochtone de ces virus, le ministère de la santé et des sports, en lien avec les conseils généraux et communes concernés, a mis en place, dès 2006, un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine. Ce dispositif, actualisé en 2010, consiste notamment en une surveillance entomologique (c’est-à-dire des populations de moustiques), renforcée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter. Cette surveillance vise à détecter l’activité du moustique afin d’agir pour ralentir la progression de l’implantation de l’espèce.

Dans le même temps, le plan prévoit une surveillance des cas humains, qui sont à ce jour exclusivement des voyageurs de retour de zones où ces types de virus circulent. Cette surveillance est renforcée à partir du 1er mai dans les zones où la présence du moustique est avérée et est basée sur le signalement des cas suspects. Elle permet la mise en place de mesures de démoustication autour de ces cas.

Supprimer les eaux stagnantes

Enfin, le dispositif intègre une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où la présence du moustique est avérée, afin de détruire autour et dans leur habitat les gîtes potentiels de reproduction des moustiques. Des actions d’information et de communication seront menées tout au long de la période estivale par les autorités publiques locales, en lien avec les conseils généraux et les communes concernés. En effet, les autorités publiques ne peuvent lutter seules et la mobilisation communautaire est essentielle. Chacun, en modifiant son comportement et en adoptant des gestes simples peut participer à la lutte contre la prolifération des moustiques.

En particulier, il importe de supprimer les eaux stagnantes qui contiennent les larves de moustiques, à l’intérieur et autour de son domicile (soucoupes des pots de fleurs, vases, gouttières mal entretenues, pneus usagés, etc.).

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