Vingt fois moins de cas de saturnisme chez les enfants

L’Institut de veille sanitaire vient de publier les premiers résultats de l’enquête nationale de prévalence du saturnisme infantile en France dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire. L’étude, menée en 2008-2009, montre que le nombre d’enfants de 1 à 6 ans ayant un taux de plomb dans le sang supérieur à 100µg/L (définition du saturnisme infantile) a été divisé par 20 depuis 1995-1996.

L’InVS a donc publié hier les résultats plutôt satisfaisants de son enquête sur le saturnisme chez les enfants. Ainsi, en France métropolitaine, le nombre d’enfants de 1 à 6 ans concernés serait ainsi passé de 84 000 à 4 400. Ces bons résultats montrent que les actions de prévention menées depuis 15 ans ont été efficaces : suppression de l’essence au plomb, amélioration de l’alimentation, traitement des eaux de distribution publique, amélioration de l’habitat, contrôle des émissions industrielles?

Néanmoins, le saturnisme n’est toutefois pas éradiqué en France. Il reste 4 400 cas, un nombre encore trop important. Il s’agit pour la plupart d’enfants qui cumulent certains facteurs : habitat dégradé, suroccupation du logement, environnement social défavorisé?

Agir sur les sources d’exposition au plomb

L’étude montre aussi que 25% des enfants de 1 à 6 ans ont une plombémie supérieure à 25 µg/L et 5% une plombémie supérieure à 34 µg/L. Ce constat reste préoccupant car le plomb est un toxique pour lequel on ne connaît pas de seuil en dessous duquel il n’y aurait pas d’effet. Les études récentes montrent des effets sur le développement cognitif et moteur des enfants à des niveaux d’imprégnation aussi bas.

Il faut agir sur les sources d’exposition encore existantes pour diminuer l’imprégnation des enfants en France. Les analyses statistiques complémentaires des données recueillies dans l’enquête de l’InVS permettront de mieux comprendre quelles sont les sources prépondérantes d’imprégnation actuelles.

Il parait également nécessaire d’améliorer le repérage des enfants intoxiqués puisqu’une faible partie seulement d’entre eux est diagnostiqué chaque année. On trouve environ 300 nouveaux cas par an, tous âges confondus (0 à 17 ans).

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