Le retour du virus tueur d’huîtres

Le phénomène de surmortalité des jeunes huîtres françaises, constaté en 2008 et 2009, devrait selon toute vraisemblance se prolonger cet été. C’est l’abattement chez les ostréiculteurs, car aucune solution ne semble actuellement efficace.

En 2008 et 2009, certains ostréiculteurs avaient vu 50 à 100% de leurs jeunes huîtres mourir prématurément. A l’origine de ce phénomène, le virus pathogène herpèvirus, auquel les jeunes huîtres sont les plus sensibles. Sans danger pour l’homme, il ravage néanmoins les parcs de tous les bassins de production.

Le coup de grâce a été donné aux ostréiculteurs français. Un avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments en date du 22 avril et rendu public lundi dernier, révèle que le phénomène devrait perdurer cette année. « Pour 2010, l’Agence considère que le risque d’observer une nouvelle surmortalité d’un niveau au moins comparable à celui de 2009 est élevé, à très élevé » précise l’Afssa dans ce rapport.

Pas de solution miracle

On sait que ce virus se répand plus rapidement quand la température de l’eau dépasse les 16° mais, pour l’heure personne n’a découvert de solution miracle pour éviter une propagation. L’Affsa recommande toutefois d’éviter les transfert de parc à parc et l’immersion de larves en période chaude. Elle préconise également l’introduction progressive des mollusques dans le bassin.

De son côté, l’Ifremer travaille également sur le sujet. Avec l’aide de partenaires, il poursuit en lien étroit avec la profession, des recherches portant sur les facteurs favorisant ou  freinant la dimension infectieuse du phénomène de surmortalité.

Pour faire face aux difficultés d’approvisionnement en naissains, l’Ifremer et la profession ont mis en place pour 2010 un plan d’approvisionnement de sauvegarde dans le cadre d’un protocole d’accord. Ce protocole prévoit de proposer aux producteurs du naissain « sélectionné résistant », produit en écloserie privée à partir de géniteurs fournis par l’Ifremer issus du programme MOREST.

150 millions d’aides

Enfin, le Conseil national de la conchyliculture a rendu publique hier, son estimation du coût de cette surmortalité pour les professionnels. La filière aurait besoin d’environ 150 millions d’euros d’aides sur trois ans. Le plan présenté vise à financer plusieurs programmes de recherche privés et publics pour trouver une ou des souches plus résistantes, et à aider les entreprises à se réapprovisionner en jeunes huîtres et à passer le cap des 2 ou 3 ans qui viennent.

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