Grenelle 2, cathédrale ou champ de ruines ?

Invité de Jean-Michel Apathie ce matin sur RTL, le député Verts Noël Mamère s’est attaqué violemment au projet de loi Grenelle 2 qui doit être étudié ce matin à l’Assemblée nationale. Pour l’ancien présentateur télé, ce projet de loi Grenelle 2 a été « vidé de son contenu » et n’est plus qu’un « astre mort », « un champ de ruines ».

« Ca aurait pu être un projet de loi important, malheureusement il a été vidé de son contenu. On peut considérer aujourd’hui que le Grenelle c’est une sorte d’astre mort ou, pour reprendre l’expression du ministre d’Etat qui parlait d’une cathédrale, je pense plutôt que ça ressemble à un champ de ruines » expliquait Noël Mamère ce matin sur RTL.

Selon le député Verts de Gironde, « un certain nombre de décision ont déjà été prises et des lois ont déjà été votées« . Ces décisions « taillent en pièces tous les engagements du Grenelle (…) sur des sujets essentiels, eh bien on a reculé« , ajoute-t-il avant de dénoncer un « contexte de propagande anti-écolo« .

« La montagne a accouché d’une souris »

De son côté, José Bové, interrogé par Marc-Olivier Fogiel sur Europe 1, accuse le gouvernement de « hold-up« . Pour l’eurodéputé, le Grenelle était « une propriété collective« . « J’ai l’impression que cette propriété a été captée par l’UMP » regrettant les  « reculs » effectués sur le dossier. « La montagne a accouché d’une souris » ajoute-t-il.  Il tient néanmoins à souligner le travail effectué par Chantal Jouanno au ministère de l’Ecologie. Il a toutefois fustigé les propos du président Sarkozy lors du dernier salon de l’Agriculture.

« Une logique gagnant-gagnant »

Dans un entretien accordé aux Echos hier, Jean-Louis Borloo reste quant à lui très optimiste. « Le Grenelle, c’est un marathon législatif de plus de trente mois, c’est cinq grandes lois, trois cent cinquante heures de débats en séance. De plus, ce texte, dans le contexte de crise économique, constitue un gisement d’emploi local considérable » explique-t-il. S’agissant des reculs dont on l’accuse il tient à préciser qu’il « n’y a aucun recul politique. Mais ne soyons pas dupe, de telles avancées en si peu de temps n’arrangent pas tout le monde ! Aucun gouvernement en Europe n’a engagé une métamorphose irréversible en si peu de temps. Je rappelle que, sur 273 engagements du Grenelle Environnement, plus de 90 % sont déjà réalisés ou en cours de réalisation« .

« Pour moi, c’est très clair : ce ministère doit continuer à rassembler l’ensemble des acteurs économiques et écologistes pour renforcer la compétitivité de notre pays. La prise en compte de l’écologie dans l’économie et inversement s’inscrit dans une logique «gagnant-gagnant»« , conclut le ministre d’Etat en charge de l’Ecologie.

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