Eau : un marché en pleine mutation

L’enquête annuelle de la Fédération professionnelle de l’eau, dont les résultats seront officiellement connus à la fin du mois, devrait révéler une tendance à la diminution moyenne des tarifs de l’eau de 5 à 9%. Principale raison de cette nouvelle tendance, l’ouverture du marché à la concurrence.

Dans plusieurs villes de France, le secteur de l’eau connait certains bouleversements, la tendance étant à la fin des grands oligopoles d’avant. Dans son édition d’aujourd’hui, Le monde revient sur  cette nouvelle donne du marché.

Ainsi, à Toulouse, l’agglomération a décidé la création d’une « autorité organisatrice d’un véritable service public de l’eau« . Pour certains, il s’agit d’un avertissement lancé à Veolia, opérateur titulaire du marché depuis 1990, qui a déjà concéder une baisse de 25% du prix de l’eau dans la ville. Nicolas Tissot, adjoint au maire de Toulouse, confie dans les colonnes du quotidien, que cette « nouvelle autorité gérera les régies municipales, coordonnera le patchwork des 25 communes et pourra contrôler les délégations au privé, avec l’objectif, d’ici à 2020, de faire basculer l’ensemble des communes vers une régie municipale« .

La menace d’un retour en régie publique

De la même façon, le Grand Lyon a négocié avec Veolia en 2008 une baisse de 16% du prix de son eau, Saint Etienne a obtenu une réduction de 23% auprès du même opérateur. Entre 2010 et 2017, d’importants arrivent à échéance et « les collectivités locales ont là une fenêtre de tir exceptionnelle pour renégocier et relancer des appels d’offres en brandissant la menace d’un retour en régie publique » explique Loïc Mahévas, directeur général de Service public 2000, cabinet de conseil aux élus, dans les colonnes du quotidien.

« Nous observons une concurrence beaucoup plus ouverte, avec des prix tirés vers le bas car les offres des compétiteurs sont très proches des coûts techniques que nous chiffrons, sur lesquels s’appuient les collectivités locales pour faire leur choix« , ajoute-t-il. Point d’orgue de cette nouvelle donne du marché de l’eau, l’attribution au printemps du contrat du Syndicat des eaux d’Ile-de-France, un des plus gros contrat européen touchant 4 millions d’usagers, détenu depuis 1923 par Veolia.

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