Total transformera sa raffinerie de Dunkerque en site de maintenance et de formation

Interpelé sur le plan social et politique, le pétrolier français a finalement choisi de prendre son temps pour décider de l’avenir définitif de sa raffinerie de Dunkerque. Il reporte à la fin du premier semestre 2010 l’annonce de sa « décision » finale tout en dessinant déjà les contours de ses projets de reconversion.

Dossier sensible à l’heure de l’annonce par Total d’un bénéfice encore très substantiel, la raffinerie de Dunkerque vouée il y a encore quelques jours à une fermeture pure et simple, semble avoir désormais un avenir. Pressé par le gouvernement et plus précisément par Christian Estrosi, ministre de l’Industrie, de donner des garanties sur la pérennité des 800 emplois concernés, directs et indirects, le pétrolier français a changé son fusil d’épaule.

A l’issue d’une réunion du CCE extraordinaire le 1er février 2010 concernant la situation et l’avenir de son établissement des Flandres, Total a annoncé qu’il souhaitait « poursuivre les études en cours qui préparent l’avenir du site ». Plus précisément, le groupe pétrolier français annonce la création à Dunkerque d’un « centre d’assistance technique » et d’une « école de formation pour le Raffinage » du groupe.

Baisse structurelle de la consommation

Total rappelle que les activités de raffinage sont confrontées à « une baisse structurelle et durable de la consommation de produits pétroliers ». Cette conjoncture plus tendue sur le marché des produits pétroliers explique l’arrêt de la raffinerie des Flandres en septembre 2009, précise le pétrolier. Pour Total, « les évolutions attendues du marché, ne permettent pas d’envisager aujourd’hui une amélioration de la situation : les travaux de fin de cycle quinquennal ne pourront donc pas être réalisés en mars 2010 comme prévu ».

Sans préjuger de la décision qui sera prise, mais pour répondre à l’inquiétude des salariés de l’établissement et des sous-traitants, Total annonce qu’il s’engage à « garantir à chaque collaborateur un emploi chez Total correspondant à ses compétences » et « assurer au sein du groupe la pérennité de l’établissement des Flandres ».

Le site de Dunkerque devrait s’appuyer à l’avenir sur « l’ensemble des compétences et sur le savoir-faire de ses salariés », notamment à travers « la création d’un Centre d’assistance technique aux opérations de raffinage pour l’ensemble du groupe » et d’une « Ecole de formation » qui pourraient représenter au global les deux tiers des emplois de l’établissement actuel des Flandres.

Par ailleurs, Total souhaite « demeurer un partenaire économique majeur de la région de Dunkerque et notamment de son Port, en mettant à l’étude sa participation au projet de terminal méthanier d’EDF afin de consolider la vocation énergétique de la zone, aider à préserver le tissu d’entreprises extérieures locales », Pour poursuivre le dialogue engagé avec les représentants du personnel, Total  a proposé d’établir un calendrier de travail permettant de parvenir à une décision d’ici à la fin du 1er semestre.

Mouvement de grève reconduit

Sur le plan social, malgré les garanties apportées par le groupe, les salariés Total de la raffinerie des Flandres auraient décidé aujourd’hui de reconduire leur mouvement de grève débutée le 12 janvier dernier, selon l’AFP. « Le mouvement de grève est reconduit. Il n’y aura pas d’appel au vote aujourd’hui, car il ne fait aucun doute que tout le monde reste plus que jamais mobilisé et est d’accord pour continuer à bloquer le site », a précisé Philippe Wuyllens, délégué SUD à Dunkerque.

« Notre revendication aujourd’hui, c’est de faire le grand arrêt (opération de maintenance du site) et de redémarrer le raffinage et on n’en démordra pas », a asséné le responsable syndical. Les syndicats de la raffinerie appellent à une manifestation programmée jeudi à Dunkerque, pour augmenter la pression sur le groupe pétrolier.

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