La Clinique du sport devant la justice

Centre Medico-Chirurgical Paris VC’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Paris le procès de la contamination des patients de la Clinique du sport du 5ème arrondissement de Paris. Trois  chirurgiens, un biologiste et un cadre administratif vont répondre des accusations de « blessures volontaires », « tromperies » et « complicité ». Entre 1988 et 1993, une soixantaine de patients avaient été contaminés par une bactérie responsable d’une infection de la colonne vertébrale.

En 1997, on apprenait qu’une soixantaine de patients opérés du rachis à la  Clinique du Sport du 5e arrondissement de la capitale, qui accueillait de nombreux sportifs célèbres français, avaient été contaminés par une bactérie, le Mycobacterium Xenopi, pouvant causé une infection de la colonne vertébrale. Difficiles a détecter, les symptômes de cette contamination s’apparentent à ceux d’une tuberculose osseuse et ne peuvent surtout apparaitre qu’après plusieurs années.

Les patients contaminés souffraient alors de terribles douleurs dorsales ainsi que de troubles neurologiques pouvant engendrer une paralysie. Après enquête, il a été établi que la contamination s’est opérée via l’eau du robinet qui servait à rincer les instruments chirurgicaux entre deux opérations.

Une histoire de dates

Selon le directeur de la clinique à l’époque des faits, le Dr Pierre Sagnet, après la découverte de cette bactérie Xenopi en 1993 dans le réseau de distribution d’eau de la clinique,  une lettre a été adressée aux anciens patients, mais il ne s’agissait alors que d’un questionnaire de satisfaction. Les responsables de la Clinique du sport expliquent ne pas avoir voulu affoler les malades. « Au regard des connaissances et des pratiques de l’époque, toutes les précautions sanitaires ont été prises« , argumente aussi Me Olivier Leclere, avocat du Dr Pierre Sagnet.

Or, en 2007,  Bernard Kouchner, alors secrétaire d’Etat à la santé, assure que la direction de la clinique du sport était au courant de cette contamination dès 1989.  Selon Le Monde,  « Cette année-là, le professeur Pierre-Jean Meunier, chef du service de rhumatologie et de pathologie osseuse au CHU de Lyon, avait signalé au docteur Sagnet le cas d’un de ses patients, opéré à la clinique, en 1988, pour une sciatique. ‘Nous avons eu la surprise d’apprendre le 1 septembre 1989 que l’Institut Pasteur de Lyon avait identifié sur six prélèvements, une mycobactérie de type xenopi, écrivait le professeur lyonnais à son confrère parisien, à propos de son patient. Dans ce contexte, je dois attirer votre attention sur la possibilité d’une éventuelle contamination per-opératoire (…) et il serait très souhaitable que vous fassiez faire une enquête dans votre salle d’opération’. »

Il est alors reproché aux responsables de la clinique de ne pas avoir tenu compte dès 1989 de cette alerte et de ne pas avoir pris les mesures nécessaires afin d’éviter la contamination d’autres patients.

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