Inquiétudes autour de la dépollution de la Crau

Réserve naturelle de la CrauAlors que le 7 août dernier, la rupture d’un pipeline avait entrainé le déversement de 4.000 m3 de pétrole dans la réserve nationale de la Crau, des associations de protections de l’environnement estiment aujourd’hui que la dépollution pourrait accentuer le désastre écologique, la SPSE ne respectant pas selon eux « le protocole de dépollution ».

Suite à la rupture d’un pipeline géré par la SPSE, dont les actionnaires majoritaires sont Total et Exxon, les travaux de dépollution de la réserve naturelle de la Crau consistent à retirer une couche de 40 cm à l’aide de tractopelles. L’opération nécessiterait la rotation de quelques 1.600 camions.

Or, selon l’Union Régionale du sud-est pour la sauvegarde de la Vie de la Nature, « la circulation se fait de manière désordonnée : les engins roulent et écrasent  végétaux et animaux sur plus de 13 ha de milieu naturel protégé. Aucune voie d’accès n’a été définie en accord avec la Réserve Naturelle« . Par ailleurs, « des sondages ont été réalisés par la SPSE dans la réserve et sur le site Natura 2000, sans aucune évaluation d’incidences préalable. d’ailleurs, l’un des sondages a fait l’objet d’un procès-verbal« .

« Les journalistes se sont vus refuser l’accès au site par la SPSE« 

Pour l’URVN, « la société ne donne pas toutes les informations nécessaires au bon déroulement de l’opération, nuisant ainsi à une bonne coordination des travaux de dépollution. Les journalistes se sont vus refuser l’accès au site par la SPSE. Donc, l’essentiel des informations en circulation n’ont qu’une seule et unique source : le service communication de la société« .

Pour Pierre Applincourt, le président de l’URVN, « la Crau dans son ensemble, et pas que la réserve, est un milieu exceptionnel. Malheureusement, elle est soumise à une pression économique forte. D’autres projets de gazoducs sont prévus. Nous craignons pour l’avenir de ces milieux naturels uniques en France où subsistent des espèces endémiques. Il faut absolument que les acteurs économiques tiennent compte de cette donnée.« 

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