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« On veut acc�l�rer notre politique d’enfouissement »

erdf_bernard_lassus.JPGBernard Lassus, directeur g�n�ral adjoint ressources humaines et communication d’ERDF (Electricit� R�seau Distribution France), filiale d’EDF gestionnaire du r�seau de distribution d’�lectricit�.� Bernard Lassus (57 ans, �cole Centrale de Lille) dirige depuis 2004, le projet � r�sidentiel � pr�parant l’ensemble de l’entreprise EDF � l’ouverture du march� de l’�lectricit� aux particuliers. Un mois apr�s le passage de la temp�te Klaus qui a priv� d’�lectricit� pr�s d’un million de foyers, il fait le point sur les sp�cificit�s fran�aises et les pistes pour l’avenir?

Un mois apr�s le passage de la temp�te Klaus sur la France, y-a-t-il encore des foyers priv�s d’�lectricit� ?

Il reste � l’heure actuelle environ 200 groupes �lectrog�nes qui alimentent sur place les derniers clients qui n’ont pas encore pu �tre aliment�s par le r�seau. A ma connaissance, il n’y a plus de foyers priv�s d’�lectricit�.

Avez-vous d�j� tir� des premiers enseignements ?

Apr�s la temp�te de 1999, nous avions mis en place une force d’intervention rapide pour pouvoir r�alimenter les foyers au plus vite, et globalement ce dispositif a plut�t bien fonctionn�. Quant � la s�curisation du r�seau et notamment � la question de l’enfouissement des lignes, il y a tr�s certainement une r�flexion � mener � ce sujet.

Cette crise a-t-elle r�v�l� une fragilit� particuli�re de la France en mati�re d’infrastructures, notamment vis-�-vis de nos voisins europ�ens?

Les r�seaux ne sont pas du tout structur�s de la m�me mani�re chez nos voisins europ�ens. Il y a un d�bat notamment vis-�-vis des pays du Nord comme l’Allemagne et de l’Autriche, o� l’habitat est excessivement group� et o� le r�seau suit l’urbanisme, et o� le r�seau a �t� plus facilement enfoui.

En France, nous avons environ 1,2 million km de lignes basse et moyenne tension, en raison de notre habitat tr�s diffus. Il existe �norm�ment de maisons isol�es, de petits hameaux, ce qui explique que notre r�seau est tr�s a�rien.

Il est n�cessaire de faire un point sur notre politique d’enfouissement et notre politique de s�curisation du r�seau. Dans ce cadre, il est possible de discuter de notre politique d’investissement avec l’ensemble des parties prenantes dont l’Etat et EDF, notre actionnaire.

Que r�pondez-vous aux critiques sur le manque d’investissement d’ERDF et notamment � la pol�mique sur l’enfouissement ?

On a d�velopp� un programme d’investissements pour les ann�es qui viennent, qui a �t� valid� par la CRE (NDRL : Commission de r�gulation de l’�nergie). Mais je pense qu’il faut le mettre en d�bat. On veut acc�l�rer notre programme d’enfouissement et il faut voir si les parties prenantes se retrouvent dans cette politique.

Depuis 1999, 3 000 km de lignes moyenne tension sont enfouies par an, on souhaite passer � 5 000 km de lignes enfouies chaque ann�e, et il est possible d’envisager des investissements encore plus soutenus en la mati�re. Nous concentrons nos efforts sur les lignes moyenne tension car, en cas de coupure, ce sont elles qui ont le plus d’impact sur les clients. Il est possible de discuter de cette politique.

Quel est le co�t d’un kilom�tre d’enfouissement ?

L’enveloppe varie entre 60 et 120 000 euros du kilom�tre. Mais attention, l’enfouissement n’est pas la panac�e. C’est l’une des techniques qui permet de s�curiser le r�seau mais pas la seule. Dans les zones inondables o� qui n�cessitent une intervention rapide, il faut faire appel � d’autres techniques.

Comment avez-vous re�u la critique de la Commission de r�gulation de l’�nergie sur votre manque d’ind�pendance vis-�-vis d’EDF, votre maison m�re ?

C’est plut�t � la CRE qu’il faut poser la question. En terme de communication, et de gestion de la crise, il n’y a pas eu d’interf�rence. ERDF a conduit sa strat�gie de communication en toute ind�pendance.

Vous venez de publier des chiffres 2008 en demi-teinte, avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,5% mais un r�sultat en baisse de pr�s de 30%, qu’est-ce qui explique ces chiffres ?

Notre chiffre d’affaires est li�e � la hausse de la consommation globale d’�lectricit� des Fran�ais. En tant qu’entreprise r�gul�e, nous sommes contraints � op�rer d’importantes provisions pour renouvellement, et cet aspect vient grever notre r�sultat net. Nous sommes structurellement destin�s avec d�gager un r�sultat net faible, qui est plus � consid�rer comme une variable d’ajustement pour couvrir les risques. Nous ne sommes pas une entreprise commerciale. ERDF doit autofinancer ses investissements et viser l’�quilibre.

Pour finir, comment distinguer facilement les missions d’ERDF et de RTE, toutes deux filiales d’EDF ?

Pour imager la diff�rence entre nos deux entit�s, je prendrai l’exemple du r�seau routier fran�ais. Il existe d’un c�t� les autoroutes et de l’autre, les routes nationales, les d�partementales, les communales. ERDF s’occupe des nationales, et donc du r�seau jusqu’au compteur, mais pour le service autoroutier, les interconnexions, l’international, c’est de la responsabilit� de RTE (R�seau de transport d’�lectricit�).

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