FNE révèle une pollution au mercure dans plusieurs sites français

pollution_3.jpgLe collectif France Nature Environnement publie aujourd’hui une enquête qui fait déjà beaucoup de bruit. Selon FNE, des concentrations très élevées en mercure ont été mesurées dans l’atmosphère, autour de certains sites industriels français.

Lancée par une coalition internationale d’organisations non gouvernementales, la campagne internationale baptisée Zero Mercury, révèle des résultats inquiétants d’une enquête sur plusieurs sites industriels français. FNE fait ainsi état d’une mesure ponctuelle anormale de mercure dans l’atmosphère à proximité de l’usine ARKEMA de Jarrie dans l’Isère. La valeur la plus élevée aurait atteint 20 761 nanogrammes par m3 d’air, soit un chiffre 20 fois supérieur au seuil de risque défini par l’Organisation mondiale de la santé pour une exposition chronique à ce polluant (1 000 ng/m3).

Le collectif écologiste évoque également un autre site à l’atmosphère également pollué en particules de mercure. L’usine SPC Harbonnières dans la Somme, aurait présenté des proportions de 400 ng/m3, avec même des pics à 1 000 ng/m3. Au regard de ces résultats alarmants, FNE demande une évaluation de la contamination de l’environnement mais également de l’état de santé des riverains et des salariés employés dans les usines concernées.

Réalisée en août 2008, ces relevés « ne prétendent pas être une évaluation environnementale approfondie » selon les termes de FNE. Ainsi, le collectif reconnaît la relativité de ces chiffres qui « ne permettent pas une extrapolation sur le fonctionnement permanent du site« .

Réaction rapide du ministère de l’Ecologie

Prompt à réagir à ces chiffres inquiétants, le ministère de l’Ecologie a tenu tout d’abord à souligner « l’importance du travail de collecte d’informations ainsi réalisé« . Le MEEDDAT rappelle en effet que « le mercure est une substance dont le caractère particulièrement préoccupant pour l’environnement et la santé est bien établi et fait donc l’objet d’un suivi rigoureux par l’inspection des installations classées. Il est au nombre des substances prioritaires du plan national santé environnement 2004-2007 qui a permis de les identifier, les quantifier et en réduire les rejets« .

Selon le communiqué du ministère publié en réponse aux résultats de FNE, « même si les mesures réalisées antérieurement sur ce même site n’avaient jamais conduit à détecter de telles anomalies, l’inspection des installations classées (DRIRE Rhône-Alpes) a proposé à FNE de mener au printemps 2009 une campagne de mesures conjointe avec l’industriel et l’association agréée de surveillance de la qualité de l’air, selon un protocole scientifiquement établi et agréé par les différentes parties« .

6 sites industriels concernés

Le MEEDDAT rappelle que parmi les émissions industrielles de mercure, « les émissions provenant de l’industrie chimique de fabrication du chlore, particulièrement visée par l’enquête de FNE, concernent en France 6 sites industriels dont les émissions représentent environ 8 % du total des émissions nationales« . Le ministère du développement durable confirme la décision prise en 2007 de fixer à 2019 l’interdiction de l’utilisation des électrolyses à cathode de mercure.

Cette décision de la France a été assortie d’une obligation de réduction supplémentaire des rejets de mercure dans l’air, dans l’eau et dans les produits de chacune de ces installations. En moyenne nationale, la réduction sera égale à 30 % entre 005 et 2011. Ces émissions avaient déjà diminué de plus de 80 % depuis des années 90.

Polluant très volatil

Sous forme de vapeur, le mercure est très volatil et mobile dans l’air, et donc capable de polluer l’air sur de grandes distances.

> Pour en savoir + : Etude complète « Zero Mercury » (pdf)

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