Des infections nosocomiales multirésistantes en forte hausse

E_coli.jpgLe Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales publie les chiffres 2006 de la surveillance des bactéries multirésistantes dans les établissements de santé en France. Si globalement, les contaminations sont plutôt à la baisse, celles qui concernent les entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) ont progressé de manière inquiétante.

La maîtrise de la diffusion des bactéries multirésistantes (BMR) dans les établissements de santé est une priorité du programme national de lutte contre les infections nosocomiales, comme le rappelle l’Institut nationale de veille sanitaire (INVS). Depuis 2002, le Raisin coordonne une surveillance des Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et des entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) isolés de prélèvement à visée diagnostique dans les hôpitaux et cliniques françaises.

Pour les SARM, la densité d’incidence (DI) globale était de 0,55 pour 1 000 journées d’hospitalisation (JH) et variait peu selon l’interrégion. Elle était plus élevée en court séjour (0,65) et en réanimation (1,91) qu’en soins de longue durée (0,37). Depuis 2002, la densité d’incidence des SARM a diminué de 13 % globalement et de 24 % en réanimation.

Baisse des SARM mais hausse inquiétante des EBLSE

Pour les EBLSE, la densité d’incidence globale était de 0,17 pour 1 000 JH, variant de 0,08 à 0,32 selon l’interrégion. Elle était deux fois plus élevée en court séjour (0,20) qu’en SSR-SLD (0,11). Depuis 2002, les cas d’infections par EBLSE ont augmenté de 30 % et la proportion de l’espèce Escherichia coli au sein des EBLSE a augmenté de 18 à 43 %.

La diminution de l’incidence des SARM suggère un impact positif des actions de prévention instituées dans les services participants au réseau. Le nombre annuel d’infections nosocomiales à SARM est toutefois estimé entre 58 000 et 71 000, dont environ 5 000 bactériémies. Enfin, l’augmentation de l’incidence des EBLSE, en particulier des E. coli, reste préoccupante.

Impasse thérapeutique

Les bactéries sont dites multirésistantes aux antibiotiques (BMR) lorsque, du fait de l’accumulation de résistances acquises à plusieurs familles d’antibiotiques, elles ne sont plus sensibles qu’à un petit nombre d’antibiotiques utilisables en thérapeutique. La multirésistance est une étape vers l’impasse thérapeutique. La multirésistance concerne les bactéries responsables d’infections communautaires (exemple : pneumocoques, bacilles de la tuberculose) et les bactéries responsables d’infections nosocomiales ou associées aux soins.

En 2006, 675 établissements de santé ont participé à la surveillance du Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin), soit une augmentation de 41 % depuis 2002.

> Pour en savoir + : Résultats 2006 BMR (pdf)

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