La France signe le Traité fondateur de l’IRENA

irena.JPGAprès des tergiversations franco-françaises pendant tout le week-end, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, a finalement signé hier à Bonn, avec plus de 75 pays, le traité fondateur d’IRENA (International Renewable Energy Agency), la première et nouvelle agence internationale dédiée aux énergies renouvelables.

La France avait émis des réserves appuyées sur la forme même de cette agence, au point de laisser planer un doute sur l’engagement français dans ce nouveau organisme international. Née d’une initiative allemande, espagnole et danoise, l’agence aurait notamment été jugée trop anglo-saxonne. L’absence dans ses statuts de la langue française aurait soulevé d’âpres discussions entre le Quai d’Orsay, l’Elysée, Matignon et Jean-Louis Borloo, favorable au projet. Mais, en plein lancement du Grenelle de l’environnement, le ministère de l’Ecologie a fini emporter la décision.

75 signataires

Le lancement d’IRENA a rassemblé plus d’une centaine de pays, dont plus de 75 signataires immédiats comme la France. Figurent parmi les 75 pays signataires la France, l’Allemagne, l’Autriche, le Chili, la Colombie, le  Danemark, l’Egypte, l’Espagne, le Ghana, l’Inde, l’Islande, la Jordanie, le  Kenya, la Lituanie, le Mali, le Maroc, le Nigeria, la Norvège, les Pays-Bas, le Pakistan, les Philippines, la Pologne, la Roumanie, la Serbie, la Slovaquie, la Suède, la Syrie, la Turquie. Il faut cependant souligner l’absence pour l’heure, de plusieurs grands pays comme les Etats-Unis, la Chine, le Japon et le Brésil.

L’IRENA aura pour mandat de favoriser une transition mondiale rapide vers les énergies renouvelables. Le principal objectif de l’Agence sera d’encourager et de promouvoir l’adoption des énergies renouvelables à l’échelle planétaire. Concrètement, l’IRENA s’intéressera au renforcement des activités de conseil en matière de cadres réglementaires sur les énergies renouvelables ou au transfert efficace des technologies et du savoir-faire en matière d’énergie solaire ou éolienne dans le monde.

Soeur de l’IEA

Petite soeur de l’Agence internationale de l’énergie (IEA), l’IRENA sera dotée d’un budget inital de 25 millions de dollars. C’est en juin prochain que les Etats membres de l’Irena devraient décider de la ville qui accueillera le siège de l’agence internationale, pour lequel Bonn serait fortement présentie.

Selon le MEEDDAT, « cette mobilisation massive traduit l’espoir que les technologies d’ores et déjà disponibles en matière d’énergie éolienne, solaire thermique et photovoltaïque, géothermique, biomasse, hydraulique et marine, deviennent encore plus compétitives et fassent l’objet d’une diffusion à très grande échelle sur toute la planète ».

Décision cruciale

Jean-Louis Borloo, signataire du Traité au nom de la France s’est réjouit du lancement de cette agence internationale « Parallèlement à l’amélioration de l’efficacité énergétique pour réduire nos besoins, la mise en commun des compétences mondiales en matière d’énergie renouvelable est une décision cruciale dans cette course contre la montre. Elle devrait en outre permettre la mise en place de meilleurs moyens pour atteindre les 23% d’énergie renouvelable décidés dans le cadre du Grenelle Environnement et du paquet Climat-Energie européen. C’est aussi un nouvel outil et une bonne nouvelle sur la route de Copenhague pour décembre 2009. La France est fière d’être pays fondateur d’IRENA ».

Pour rappel, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 18 % de la consommation, dont 15 % pour la biomasse et l’hydraulique. Pour le solaire et l’éolien, les capacités installées connaissent depuis 2002 des taux de croissance à deux chiffres. En 2007, plus de 100 Mds de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables et la puissance installée représente hors hydraulique près de 240 GW.

2,4 millions d’emplois

Le coût de l’électricité solaire a déjà baissé de 60 % entre 1991 et 2003 ; le coût de l’électricité éolienne a baissé de 80 % entre 1980 et 2007. A l’échelle mondiale, les énergies renouvelables sont déjà un secteur économique à part entière avec près de 2,4 millions d’emplois en 2006.

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