Un rapport alarmiste sur les conséquences du pic pétrolier

petrole_01.jpgUn groupe de multinationales britanniques vient de rendre public un rapport inquiétant sur les conséquences à court terme du pic pétrolier. Prenant exemple sur la crise financière actuelle, elles tirent la sonnette d’alarme en évoquant des réserves « toxiques ».

Les huit entreprises du groupe de travail UK Industry Taskforce for Peak Oil and Energy Security publient un rapport alarmant : le déclin de la production mondiale de pétrole impactera l’économie britannique d’ici 5 ans faute de mesures suffisantes. C’est la première fois qu’un avertissement de ce type est adressé par un groupe d’entreprises. S’il ce rapport vise en priorité la Grande-Bretagne, il intéresse également des pays comparables comme la France.

Réunies au sein d’un groupe de travail nouvellement créé pour alerter le gouvernement britannique de l’impact économique du pic pétrolier mondial à court terme, huit multinationales britanniques viennent donc de publier ce rapport baptisé The Oil Crunch : Securing the UK’s energy future (Crise pétrolière : assurer l’avenir énergétique du Royaume-Uni). Le groupe UK Industry Taskforce on Peak Oil and Energy Security (TFPOES) conclut à la grave menace pour l’économie du Royaume-Uni, et du monde en général, constituée par le déclin de la production de pétrole bon marché et aisément disponible d’ici 2013.

Une initiative originale

Habituellement réservé aux organisations non gouvernementales, cet avertissement doublé de recommandations provient pour la première fois d’un groupe d’entreprises multinationales représentant un large éventail de secteurs d’activités : transports, énergie, construction, architecture, multimédia, internet. Les entreprises membres du groupe de travail TFPOES sont : Arup, FirstGroup, Foster + Partners, Scottish and Southern Energy, Solarcentury, Stagecoach Group, Virgin Group, et Yahoo.

Faisant un parallèle avec la crise du crédit qui touche actuellement l’économie, Jeremy Leggett, Président et fondateur de Solarcentury, membre du groupe TFPOES, a déclaré : « Les réserves « toxiques » pourraient bien devenir pour l’industrie pétrolière ce que les produits dérivés toxiques sont devenus pour le secteur financier. Après avoir été incapables d’anticiper la crise du crédit, nous ne devons pas reproduire la même erreur avec la crise pétrolière. » On peut envisager la « toxicité » des réserves de pétrole sous trois angles.

Réserves « toxiques »

D’une part, il est à craindre qu’une partie de ces réserves dites « prouvées » ont été surestimées. Une autre partie, bien que présente dans le sous-sol, risque de ne pas être exploitable à temps pour répondre à la demande en raison d’investissements moindres de la part des industriels. Enfin, les vastes réserves de sables bitumineux sont particulièrement toxiques du point de vue de l’effet de serre. En effet, « nous ne pouvons surtout pas éluder le changement climatique alors que nous tentons de remédier à la fin du pétrole bon marché. » souligne le chef de file du club d’entreprises baptisé TFPOES.

Le premier rapport du groupe énonce à l’intention des pouvoirs publics une série de recommandations concrètes dont l’objectif est de saisir les opportunités économiques et environnementales existantes grâce à un renouvellement des investissements dans les énergies renouvelables et les solutions de transport durables.

Plusieurs recommandations

Le club d’entrepreneurs publie plusieurs recommandations à l’intention des autorités britanniques mais également à l’international. Le TFPOES demande tout d’abord une plus grande transparences des compagnies pétrolières et des gouvernements sur l’état des réserves pétrolières. Il demande ensuite à tous les gouvernements d’unir leurs efforts pour faire face à l’épuisement du pétrole et au changement climatique en renforcant et en accélérant les négociations post-Kyoto. Enfin, les multinationales britanniques demandent aux gouvernements d’élaborer leurs propres réponses aux enjeux du pic pétrolier, au moyen de plans nationaux de mobilisation pour accélérer la révolution industrielle verte.

> Pour en savoir + : Consulter le rapport

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