Développement durable : les chefs d’entreprise parisiens concernés mais perfectibles

ccip.JPGDepuis 6 ans, le Centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services de la CCI de Paris publie un baromètre annuel sur le développement durable. Le CROCIS a une nouvelle fois interrogé les chefs d’entreprises de la région parisienne sur le niveau d’information,  de sensibilisation et d’implication en la matière. Si près de 70% d’entre eux déclarent savoir ce que signifie le développement durable, ils sont encore peu à l’avoir intégrer de manière globale dans leur entreprise.

A la question « savez-vous ce qu’est concrètement le développement durable ? », 68 % des chefs de petites et moyennes entreprises répondent positivement. Les résultats varient fortement selon la taille : 67 % de réponses positives dans les petites entreprises, contre 78 % dans les moyennes et 94 % dans les grandes. Ce pourcentage montre que le développement durable est un concept qui est désormais incontournable, particulièrement dans les plus grosses structures qui ont la possibilité d’avoir une vision prospective quant à leur activité, et appréhendent donc le caractère inéluctable de ce nouveau mode de développement.

Interrogés sur la prise en compte du développement durable dans leur établissement, les chefs d’entreprise demeurent nettement optimistes. Ainsi, en 2008, 60 % des dirigeants de PME déclarent prendre en compte le développement durable, même de manière partielle, ce qui signifie qu’ils l’appliquent dans certains domaines. Reste que très peu d’entreprises ont mené une réflexion complète sur ce sujet, donnant lieu à une politique intégrée, applicable à tous les domaines de l’entreprise et prenant en compte l’ensemble des piliers du développement durable.

En ce qui concerne les domaines d’application du développement durable, la protection de l’environnement reste la porte d’entrée principale (pilier cité par la quasi-totalité des dirigeants de PME de la région parisienne), même si on peut déplorer cet état de fait qui évince les autres piliers, tout aussi importants. Il est vrai que la question environnementale fait l’objet de plus en plus de règlementations qui sont autant d’incitations – voire d’obligations – pour les petites et moyennes entreprises. Les autres piliers (pratiques commerciales, gestion des ressources humaines et implication territoriale) arrivent loin derrière dans les PME, alors que ces piliers sont d’ores et déjà bien intégrés dans les plus grands groupes.

Manque d’information concrète

Les entreprises ne prenant pas en compte le développement durable sont interrogées sur les obstacles rencontrés : c’est le manque d’incitation qui arrive en tête (cité par 42 % des dirigeants de PME). Le manque d’information arrive toujours en deuxième position, cité par 40 % des petites et moyennes entreprises, les PME déplorant souvent un manque d’information concrète et ciblée sur leur secteur d’activité.

Enfin, le manque d’accompagnement arrive en troisième position, cité par 39 % des dirigeants de PME, mais seulement 27 % des responsables de grandes entreprises. Les petites et moyennes entreprises sont déjà confrontées à de nombreux défis en termes d’organisation et leur implication dans le développement durable ne peut souvent pas se faire sans accompagnement que ce soit dans le domaine des ressources humaines (recrutement de personnel approprié), du conseil stratégique ou de l’appui financier.

Fortes disparités sectorielles

Ayant constaté de fortes disparités sectorielles dans l’appréhension du développement durable, le CROCIS publiera dès décembre des études sectorielles, basées sur une enquête menée auprès de 1.600 entreprises de moins de 250 PME. Ces études permettront de comprendre les difficultés rencontrées par les entreprises selon le secteur concerné, ainsi que des moyens d’accompagnement ciblés à mettre en oeuvre.

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