Les positions du président Bush passent du néant au Néandertal

GeorgeWBush.jpgLe président Bush a fait une déclaration solennelle le 16 avril, à propos de la stratégie des Etats-Unis en matière de changement climatique. C’est la première fois, en 7 années de mandat, que le président fixe un objectif à long terme pour les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis.

Le président a affiché comme ambition de parvenir à une stabilisation des émissions du pays en 2025. Le niveau de stabilisation n’est pas précisé. Cette proposition est très en retrait des recommandations de l’IPCC pour rester dans l’enveloppe d’une élévation moyenne des températures de 2 degrés Celsius (pic des émissions en 2015, au moins -80 % en 2050 par rapport à l’année de référence 1990), qui sont les objectifs repris par les candidats démocrates dans leur plate-forme de campagne. Elle est aussi beaucoup moins ambitieuse que le projet de loi Lieberman-Warner actuellement en discussion au Sénat (-6% en 2020 et -66% en 2050).

Selon le président, « des décisions de portée aussi grandes ne doivent pas être laissées à des régulateurs et des juges non-élus« . Dans les derniers mois en effet, la crainte de l’administration Bush a été de se voir contrainte à adopter des réglementations au titre des lois en vigueur, notamment le Clean Air Act et l’Endangered Species Act. Le jugement de la Cour suprême le 2 avril 2007 obligeait l’agence de protection de l’environnement à produire une évaluation de la dangerosité des gaz à effet de serre et, le cas échéant, à établir des normes d’émissions. Un deuxième front, tout aussi critique, existe du côté de la loi sur les espèces en danger (ESA) où l’inscription de l’ours blanc risque, selon le département de l’intérieur, de provoquer un effet d’avalanche sur les émissions des centrales et les projets routiers.

En écho aux réactions internationales plutôt fraîches, comme celle du Ministre allemand Sigmar Gabriel qualifiant le discours du président Bush de « néandertalien » et son leadership, de « losership« , il se trouve peu de commentateurs politiques, de la presse et des organisations non gouvernementales pour saluer l’initiative présidentielle.

Les réactions des ONG environnementales vont de l’indifférence au mépris. La plupart choisissent de passer les propos du président par pertes et profit, préférant s’en remettre à la sagesse du prochain congrès. Le Sierra club les qualifient de « plaisanterie, et pas des meilleures« .

Le camp démocrate souligne presque unanimement le décalage entre la proposition présidentielle et les mesures vigoureuses qui sont nécessaires. Le commentaire de Ed Markey, président de la commission sur le réchauffement global de la Chambre des Représentants, résume le sentiment général : « Lorsque le plan du président Bush commencera enfin à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la planète sera déjà cuite« .

BE Etats-Unis numéro 121 (25/04/2008) – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/54343.htm

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