Sanofi-aventis veut soigner le paludisme

sante_piqure.jpgLe groupe pharmaceutique Sanofi-aventis a annoncé lundi qu’il avait signé avec l’Institut OneWorld Health (iOWH), une société pharmaceutique américaine à but non lucratif, et Amyris Biotechnologies, un pionnier en biologie synthétique, un partenariat pour développer une artémisinine d’hémi-synthèse, un élément-clé dans les traitements antipaludiques. Ce partenariat sera basé sur la technologie créée par le Professeur Jay Keasling à l’Université de Californie à Berkeley.

L’objectif de cette collaboration est de générer en complément de la fourniture d’artémisinine botanique, une source d’artémisinine additionnelle, de haute qualité, à un prix abordable, qui ne soit pas tributaire des conditions climatiques et permette à des millions de personnes atteintes de paludisme d’avoir un accès régulier à des associations à base d’artémisinine (ACTs), d’une importance vitale, et à un moindre coût. Selon les termes de cet accord, OneWorld Health, Amyris et Sanofi-aventis travailleront en étroite collaboration pour développer et concevoir des procédés industriels, pilotes puis à l’échelle commerciale dans le but d’introduire une artémisinine hémi-synthétique à bas prix dans la chaîne de fourniture d’ACTs à l’horizon 2010.

« Nous sommes ravis de travailler avec Amyris et sanofi-aventis sur cette initiative sans précédent », a déclaré Nina E. Grove, Vice-Présidente Planification et Stratégie de OneWorld Health. « L’engagement historique de Sanofi-aventis dans la lutte contre le paludisme, ses capacités techniques et son programme « Accès au Médicament » en font un partenaire idéal pour cette nouvelle phase de développement de produit ».

Produire de l’artémisinine

OneWorld Health, l’Université de Californie à Berkeley et Amyris, collaborent sur ce projet d’artémisinine depuis fin 2004 pour développer une plateforme technologique novatrice et peu coûteuse de production d’artémisinine – un projet subventionné par la Fondation Bill & Melinda Gates. Le professeur Jay Kiesling de l’UCB, à l’origine de la technologie, a identifié le schéma de biosynthèse et développé un système microbiologique permettant la production d’artémisinine par fermentation.

Après avoir rempli avec succès ses responsabilités scientifiques dans le projet Artémisinine, l’université de Californie à Berkeley a décidé de mettre la technologie sous licence auprès de l’institut One world Health et d’Amyris pour le futur développement du produit et en dernier lieu son utilisation dans les ACTs pour le traitement du paludisme. Sanofi-aventis, avec son expérience reconnue dans le domaine des médicaments antipaludiques, en sera le troisième partenaire, ce qui élargira l’accès global aux ACTs.

« Sanofi-aventis et Amyris font partie des sociétés de biologie synthétique de pointe », a déclaré Paul Baduel, Directeur Développement des Procédés Biotechnologiques de Sanofi-aventis. « Les équipes de développement des procédés biotechnologiques et chimiques sont fières d’être impliquées dans la conception d’un procédé industriel de production d’artémisinine ».

Améliorer la disponibilité de dérivés d’artémisinine

Amyris apportera son expertise en génie microbiologique à travers des outils novateurs de biologie synthétique. Sanofi-aventis fera bénéficier de son expertise en développement de procédés chimiques et de fermentation et OneWorld Health se concentrera sur des objectifs de santé publique et d’accès aux traitements au niveau mondial. Si les tests de performance se révèlent positifs, sanofi-aventis sera en charge de la commercialisation de l’artémisinine hémi-synthétique.

« Cette collaboration nous permettra d’atteindre un but dont les chercheurs ne peuvent que rêver », a déclaré Jack Newman, fondateur et Senior Vice Président d’Amyris. « Ce qui à l’origine n’était qu’une innovation dans notre laboratoire va devenir une réelle solution engendrant une vraie différence dans le monde ».

Si elle atteint le stade commercial, cette autre source d’artémisinine pourrait venir en complément de la fourniture d’artémisinine actuellement extraite de plantes d’armoise (Artemisia annua) produisant ainsi suffisamment d’artémisinine pour les ACTs et permettant de traiter jusqu’à 200 millions de patients parmi les 500 millions atteints de paludisme chaque année. Cette source additionnelle d’approvisionnement améliorerait la disponibilité de dérivés d’artémisinine de grande qualité pour les fabricants de médicaments et contribuerait à stabiliser le prix des antipaludiques à base d’artémisinine pour le bénéfice des patients et des financeurs.

Plus d’un million de morts par an

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’utilisation des ACTs en traitement de première ligne contre le paludisme là où les traitements habituels de première ligne ne sont plus efficaces à cause du développement croissant des résistances. Le paludisme est responsable de plus d’un million de morts par an.

La Fondation Bill & Melinda Gates a octroyé à OneWorld Health en 2004 une subvention de 42,6 millions de dollars sur 5 ans pour une collaboration de recherche et développement avec Amyris et le Dr Jay Keasling de l’Université de Californie à Berkeley dans le but de développer, une plateforme de technologie novatrice de production d’artémisinine et dérivés grâce à des technologies de biologie synthétique.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter