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« Il ne faut plus se contenter d’avoir envie, il faut passer à l’acte »

Sylvie_Fourn.JPGSylvie Fourn, Commissaire générale du Salon Pollutec Horizons qui se tient à Paris-Nord Villepinte, du 27 au 30 novembre 2007.

Quelles sont les nouveautés apportées cette année au salon Pollutec de Paris ?

Plus qu’une nouveauté c’est le concept même de la manifestation qui a évolué. Tout d’abord, le salon ne s’appelle plus Pollutec mais Pollutec Horizons, et ce complément marque bien l’objet du salon qui est d’élargir le traitement des pollutions, qui était le « corps business » de la manifestation depuis des années, à de nouvelles thématiques qui sont clairement liées aux défis écologiques que l’ensemble de notre société doit relever.

Des thématiques existantes ont été largement renforcées. C’est notamment le cas de l’optimisation des ressources ou encore de la grande thématique énergie-changements climatiques. Par ailleurs, des sujets inexistants sur l’édition Pollutec de Paris il y a deux ans ont été créés et marchent par ailleurs extrêmement bien.

Pourquoi cette évolution ?

Le salon a beaucoup évolué par lui-même. Des exposants rejoignaient les manifestations Pollutec en général alors qu’ils n’étaient pas au départ directement concernés par le traitement ou la prévention des pollutions, ils venaient au salon avec des objectifs plus larges de mise en ?uvre de politiques de développement durable.

Il y aussi, plus sensiblement à Paris qu’à Lyon, des publics de prescripteurs et de décideurs, venant des grands sièges sociaux, des grands centres de recherches, des universités… et donc ce visitorat venaient avec des quêtes qui s’étaient considérablement élargies. Il y a donc une évolution quasi intrinsèque, presque organique de la manifestation par elle-même.

Enfin, au travers de nombreuses études menées en 2006 sur l’offre et la demande, il apparaît évident qu’aujourd’hui il y a des enjeux cruciaux en matière de maîtrise et d’économie d’énergie, de lutte contre les gaz à effet de serre, en matière de préservation en général de la ressource et la nécessité de prendre en compte tous ces défis dans les structures économiques des industries, des collectivités locales… Il fallait en prendre davantage compte et surtout organiser cette édition parisienne en conséquence.

En quoi avez-vous modifier votre approche ?

Nous ne nous situons plus dans une approche purement métiers, dans une approche traditionnelle : eau, air, déchets… mais dans une approche plus transversale et ces mutations nous semblent être attendues par un public de plus en plus large de professionnels.

Le Grenelle est la traduction de cette prise de conscience au plus haut niveau. Il ne faut plus se contenter d’avoir envie, il faut passer à l’acte. La traduction de Pollutec Horizons, c’est aussi la symbolique d’une politique d’action, c’est à dire qu’il faut arrêter de parler du développement durable et de l’écologie dans des salles, mais quid de l’action qui suit ? Le but d’un salon professionnel comme le notre est de proposer bien évidemment des conférences, des débats, mais aussi de proposer des solutions disponibles.

Le Grenelle va-t-il avoir une influence sur la fréquentation de cette édition 2007 ?

Je pense et je l’espère. Il y a un rapport direct entre les problématiques du salon et le Grenelle. Sur de nombreuses thématiques, comme la mobilité urbaine, secteur où l’on accueillera de nombreux fabricants comme Toyota, le rapport le Grenelle et la mise en place des pastilles vertes proposées est évident.

De même, en matière d’efficience énergétique, nous enregistrons la présence de nombreux professionnels du bâtiment et nous avons cette année un grand colloque sur les bâtiments économes en énergie.

Et côté exposants, comment vous situez-vous cette année ?

Nous allons dépasser les 1400, nous sommes donc très contents puisque nous renouons avec la croissance à Paris. En effet, autant Lyon est un salon en constante progression, autant Paris est demeuré très stable depuis le début des années 2000.

Comment expliquez-vous cela ?

Paris a toujours été conçu comme étant le complément de Lyon, en visant le monde de l’industrie. Pollutec Paris a été créé car le rythme des innovations technologiques et surtout le rythme des investissements industriels s’est considérablement accéléré à partir du début des années 80 sous l’impulsion très forte de Bruxelles. En effet, c’est l’Europe qui a contraint la France, bien en retard en la matière, à investir dans tous les chapitres lourds de l’environnement, l’eau, les déchets… et Paris a été créé à ce moment-là. Il y avait une incroyable avidité d’investissements des industriels qui légitimait une manifestation annuelle.

Cette grande vague d’investissements s’est achevée fin des années 90 et depuis les années 2000 Paris n’a jamais vraiment progressé. Cette année, l’ancrage nouveau donné avec l’élargissement des questions traitées a rencontré son public et nous en sommes très contents. Mais Lyon reste le salon principal avec une croissance extraordinaire tous les ans. Là où nous avons 50.000 m² d’exposition à Paris, nous en avons 120 ou 130.000 à Lyon avec le double d’exposants.

Pollutec Horizons est-il un salon international ?

Bien sur, la dimension internationale de Pollutec est très importante puisque l’offre est à plus de 30% d’origine étrangère, et beaucoup de pays viennent présenter leur savoir-faire. L’offre de technologies environnementales est très française quand il s’agit du traitement classique des pollutions puisque des groupes comme Suez ou Véolia sont des leaders mondiaux en la matière. En revanche, lorsqu’il s’agit de technologies nouvelles, porteuses d’avenir, nous avons énormément de technologies étrangères, notamment dans le secteur de l’efficience énergétique.

Cette année, la région de la Rhénanie est l’invitée d’honneur, et elle présente des offres très importantes en matière d’énergies renouvelables. De même, les brésiliens, très performants en matière de biocarburant seront aussi présent. Il faut savoir que la France accuse tout de même énormément de retard par rapport à ses concurrents étrangers, et ce, en de nombreux domaines.

En matière environnementale, nous avons tout de même de très bonnes compétences notamment avec Suez ou Véolia, en traitement d’eau ou de déchets, mais dans tout ce qui est pratique et dans le domaine énergétique c’est beaucoup plus rude. Il est vrai qu’en matière énergétique le choix français du tout nucléaire qui se justifie en terme de réduction de gaz à effet de serre, ne nous a cependant pas permis de développer un bouquet énergétique aussi diversifié que l’Allemagne par exemple, qui a refusé le nucléaire.

Et concernant la gestion écologique de l’évènement ?

Nous avons lancé le salon « Buy and Care » qui est le premier salon de l’achat professionnel responsable, entièrement intégré à Pollutec Horizons. Il est entièrement éco-conçu hormis pour l’éclairage, mais les moquettes sont recyclables, les cloisons en carton peintes avec une peinture écologique, les décorations végétales…

Sur l’ensemble du salon, la moquette est également recyclable, nous avons également mis en place une collecte sélective des déchets… Nous proposons également une gamme de stands écologiques en bois ou en carton, mais nous ne pouvons pas contraindre les exposants à les choisir. En revanche, sur « Buy and Care », les modules pensés par nous sont entièrement écologiques.

La problématique de « Buy and Care », est de donner de la visibilité a des personnes qui ont des produits ou des services en matière d’achats plus responsables. J’ai personnellement rencontré des responsables de communication qui recherchaient des objets publicitaires plus éthique ou des stands plus responsables et qui ne les trouvaient pas. Il s’agit de mettre en évidence des acteurs qui ont des solutions. Cet apport symbolise bien l’objet de cette nouvelle manifestation.

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