Grippe aviaire : les essais prometteurs d’un vaccin

volaille.jpgLes résultats préliminaires du premier essai clinique d’un vaccin novateur contre l’influenza aviaire H7N1 («grippe aviaire») montrent que ce produit est sûr et bien toléré par les volontaires sains. Ce vaccin a été mis au point par une équipe de scientifiques européens, de la conception du virus vaccinal à la réalisation de ce premier essai clinique, et a été cofinancé par le programme-cadre de recherche de l’Union européenne.

La Commission européenne a également annoncé aujourd’hui les résultats de son dernier appel de propositions concernant de nouveaux projets de recherche sur l’influenza: avec plus de 27 millions d’euros pour 11 nouveaux projets de collaboration, la Commission poursuit son soutien de longue date aux solutions scientifiques novatrices contre cette maladie mortelle.

«Nous pouvons tant accomplir en travaillant ensemble», a déclaré Janez Poto?nik, commissaire européen à la science et à la recherche. «Ce projet est un exemple parmi d’autres qui montre comment une coopération européenne peut mener à des résultats concrets dans des domaines vraiment importants pour les Européens».

Une menace contre la santé humaine et animale

L’influenza constitue une menace importante pour la santé humaine comme animale. Si, actuellement, on se préoccupe principalement du risque d’apparition d’une influenza «pandémique» qui se répandrait rapidement sur la planète et tuerait des millions de gens, on oublie souvent que, même au cours d’une saison d’influenza «normale», cette maladie est responsable du décès de 300 000 personnes dans le monde. En outre, l’influenza chez les oiseaux domestiques provoque d’énormes pertes économiques et affecte directement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans les régions rurales des pays en développement.

Le projet FLUPAN

Le projet FLUPAN, soutenu à hauteur de 2,1 millions d’euros par le 5e programme-cadre de recherche de l’UE, a rassemblé des équipes de recherche britanniques, italienne, norvégienne et française pour développer le premier vaccin candidat à usage humain contre le sous-type H7N1 de l’influenza aviaire, potentiellement mortelle. Le virus diffère du sous-type H5N1 qui circule actuellement en Asie et a provoqué un certain nombre de contaminations et de décès chez l’homme. Cependant, le H7N1 a déjà causé des épidémies meurtrières chez la volaille en Europe et est potentiellement transmissible à l’être humain, puis entre humains. Comme le virus H7N1 est au départ considéré comme trop dangereux pour être utilisé par les fabricants de vaccins, il a été rendu sûr par un processus de modification relevant de la «génétique inverse». Ce vaccin est produit à partir d’une lignée cellulaire et non dans des ?ufs comme c’est le cas habituellement. La culture cellulaire est une technologie qui pourrait compléter la capacité actuelle de production de vaccins à base d’?ufs en cas de pandémie d’influenza. Les résultats de l’essai clinique récemment achevé indiquent que le vaccin a été bien toléré et n’a provoqué aucun effet secondaire grave chez les volontaires.

Le vaccin a été adjuvé (pour accroître la réaction immunitaire) pour certains volontaires et a suscité des réponses immunitaires correspondant à celles provoquées par d’autres vaccins contre l’influenza aviaire (H5N1) contenant un adjuvant à l’aluminium aux doses testées. De futures études, avec l’ajout d’un adjuvant plus puissant, pourraient accroître le niveau de protection.

La Commission européenne a également annoncé aujourd’hui les résultats de sa dernière sélection de nouveaux projets de recherche sur l’influenza: après une évaluation complète, par des experts indépendants, de 44 projets concernant l’influenza, soumis en réponse à son récent appel de propositions (le premier du 7e programme-cadre de recherche qui a commencé cette année), la Commission va lancer la négociation de contrats avec les promoteurs des 11 meilleurs projets, auxquels elle prévoit d’apporter plus de 27 millions d’euros. Ces équipes de recherche s’attaquent à plusieurs questions importantes, comme le développement de nouvelles méthodes de diagnostic de pointe, la recherche de cibles médicamenteuses novatrices, la modélisation de la propagation d’une pandémie potentielle et l’impact des mesures préventives, ainsi que le développement d’un vaccin original facile à administrer, sous forme de spray nasal. Parmi les consortiums sélectionnés, plusieurs comprennent des institutions de recherche des régions d’Asie touchées.

La Commission soutient depuis longtemps des projets de recherche de haut niveau sur l’influenza. Elle considère les solutions scientifiques à cette menace potentielle pour la santé comme une composante importante de sa réaction globale à l’influenza aviaire et humaine. Après la sélection des projets évoqués ci-dessus, le financement total de la Commission pour la recherche sur l’influenza se monte à plus de 90 millions d’euros depuis 2001.

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